13
décembre 2017 : Sean Chuang, dessinateur.
Titre de la conférence : Mes années 80 à Taiwan. Une Bd
documentaire à Taiwan".
20 décembre : Constantino Maeder. Conférence sémiologie et bande dessinée.
20 décembre : Constantino Maeder. Conférence sémiologie et bande dessinée.
3
janvier 2018 : Xavier Mehl, journaliste en free lance et
dessinateur. Titre de la conférence : "Une planche de BD
reportage : mise en pratique".
10
janvier : Aho Huang, rédacteur en chef des Editions Dala. Titre de la
conférence : "Taiwan à Angoulême.
La Bd de reportage entre France et
Taiwan."
Quel est le point commun de ces trois Bd-documentaire ?
Inversons un peu l'ordre du cours...
I - le portrait d'après nature :
Ingres : "Le dessin n'est pas en dehors du trait, il est en dedans"
Il y a mille et une manière de dessiner. Les techniques de dessins élaborées dans les grands ateliers parisiens du siècle passé en sont une.
Faisons quelques exercices de dessins. L'un d'entre nous pose. Les autres dessinent. Chaque pose dure 10 minutes.
1 - Composition et proportion : déterminer un cadre et un sujet. Tachez de respecter les proportions en positionnant votre sujet de sorte qu'il touche au moins par deux fois le cadre de votre dessin....
2 - Blanc sur noir et noir sur blanc : la ligne et le contraste. Le trait appartient-il au champ de l'image ou à l'objet ? Faites ressortir l'objet en dessinant blanc sur noir.
Pour poursuivre : Dessiner, c'est aussi apprendre à regarder le monde qui nous entoure. C'est une discipline quotidienne.
Voici deux exercices quotidiens pour progresser (une demie heure par jour minimum).
a) pour travailler la composition, dessinez les maîtres de dessins, prenez des scènes de Goya, de Rembrandt, de Ingres...
b) Pour travailler la lumière, choisissez un sujet pâle (une gousse d'ail; un mouchoir en papier froissé) et tachez d'en dessiner les contours, le relief, le volume.
La technique du portrait d'après nature est la technique utilisée par Étienne Davodeau ou par Emmanuel Lepage. Ils se représentent fréquemment en train de dessiner d'après nature. Comme nous en avons fait l'expérience, il faut se concentrer sur ce que l'on voit (silhouette ou contour d'un objet/jeu d'ombre et de lumière, etc.), et non pas ce que l'on a en tête (un homme a une bouche, un nez deux oreilles, etc). Cela suppose d'apprendre à regarder le monde différemment.
Les auteurs (Christophe Blain, Mathieu sapin, etc.) que je vais vous présenter aujourd'hui ne dessinent pas d'après nature. Ils dessinent ce qu'ils ont en tête, ce qui leur semble le plus caractéristique de l'identité d'un personnage (le nez, la silhouette imposante pour le double fictif de Dominique de Villepin). On peut néanmoins les classer dans les rubriques "BD documentaire".
II - Montage :
1 - Écouter
2 - Nettoyer
3 - Présenter (texte bilingue)
III - La BD entre en politique :
1 - "Bédéaste à bâbord," entretien avec Pascal Ory, historien et critique de BD.
"Il faut distinguer la caricature, qui est affaire d’esthétique, du dessin d’humour, qui est affaire d’éthique. Certains dessinateurs sont portés à la « charge » sans être à proprement parler des auteurs politiques – Gotlib, par exemple –, mais d’autres, tel Etienne Davodeau, sont de grands bédéastes politiques sans recourir aucunement à la caricature. Rares sont les auteurs qui, comme Cabu ou Pétillon, tous deux collaborateurs du Canard enchaîné, ont pratiqué simultanément BD et dessin d’humour."
Le clivage droite-gauche s’exprime-t-il dans la BD
politique ?
Le contraire aurait été étonnant.
Mais ici, comme dans la société artistique en général, la gauche l’emporte
nettement sur la droite. Il s’y ajoute une généalogie qui rattache encore la
BD moderne à la « contre-culture », produisant une posture
anarchiste. Il est possible que le mouvement commence à décliner, ne serait-ce
que pour des raisons sociales : le marché de l’art est en train de
transformer le bédéaste en artiste plasticien libéral libertaire. Le tonus
révolutionnaire s’en ressent.
Par
quels codes, quels procédés narratifs, la BD rend-elle la compréhension du
réel plus accessible ?
Je ne suis pas sûr que la BD
bénéficie d’un avantage comparatif net par rapport au théâtre ou au cinéma
politiques. Mais l’image dispose d’un fort potentiel manipulateur, qu’ont su de
tout temps utiliser les propagandes de toutes sortes. La BD cumule les charmes
(au sens étymologique de sortilèges) de l’image et du récit, en y ajoutant la
maniabilité du livre – puisque aujourd’hui le périodique de BD a quasiment
disparu et que le genre peine encore à s’imposer sur Internet.
Voilà pourquoi se sont multipliés,
depuis une décennie, les seuls livres que tout un lectorat ne lira jamais sur
la Révolution française, l’aventure napoléonienne, la guerre d’Espagne ou la
guerre froide. On compte déjà une bonne centaine d’albums consacrés à la guerre
de 14-18, mais aussi deux BD sur la mort de Staline – sans compter la
vogue des uchronies, comme l’astucieuse série Jour J.
Dans de rares cas,l’association d’un
grand dessinateur et d’un expert reconnu peut aussi produire des objets
graphiques inclassables : ainsi Les Meilleurs Ennemis, de
Jean-Pierre Filiu et David B., qui réussit la prouesse de raconter en images
fortes et en trois volumes deux siècles et demi de relations entre les
Etats-Unis et le monde musulman.
La subjectivité assumée de l’auteur de BD est-elle un
mal nécessaire ?
Elle est attendue de la part du
lectorat arty, qui prend vraiment la BD comme un 9e art,
disposant de sa propre « politique des auteurs ». Elle permet aussi
de faire passer des choix idéologiques personnels par le biais de
l’autobiographie, aussi bien les combats de gauche d’Etienne Davodeau que
l’empathie amusée d’un Mathieu Sapin quand il s’immisce dans la vie quotidienne
du président Hollande. Le succès de Quai d’Orsay a tenu, là aussi, à la
constitution d’un couple talentueux, unissant un grand dessinateur, Christophe
Blain, à la démarche autobiographique d’un brillant apprenti diplomate, Antonin
Baudry.
2 - "De Matignon à Marine Le Pen, la BD entre en politique"
On passe à nouveau en revue des faits déjà énoncés avec quelques précisions et quelques titres supplémentaires concernant la Bd de reportage propre à "fabriquer du sens et de la tension narrative à partir de faits réels".
On peut s'amuser à distinguer dans cet article, et à relever les ouvrages qui sont le produit d'un seul auteur (dessinateur + scénariste) et les ouvrages qui sont le fruit d'une collaboration. C'est une spécificité du genre (entre le roman - généralement le produit d'un écrivain - et le théâtre ou le cinéma, produits d'une collaboration multiple). Voici une autre manière de distinguer les albums de notre corpus de BD documentaire...
Faisons-en la liste :
....
Que pouvons-nous dire d'une telle distinction ?
...
IV - Quelques planches à analyser : Caricature ou portrait réaliste ? Peut-on être réaliste par la caricature ?
La caricature et l'humour n'empêchent pas le réalisme semble-t-il. Trois Bd présentent la politique "de l'intérieur"
- l'une au Quai d'Orsay (ministère des affaires étrangères) : Quai d'Orsay I & II
- l'autre à l'Élysée (palais présidentiel) : Le Château
- la troisième à l'hôtel de Matignon (résidence du premier ministre, chef du gouvernement) : Désintégration.
L'humour est presque un trait de style obligatoire en matière de BD. L'humour est une posture éthique : le caractère underground, le style "anti-puriste" (HMK), le discours de gauche, rendent presque nécessaire le recours à l'humour dans la bande-dessinée.
IV - Radio : Christophe Blain, l'auteur de Quai d'Orsay à la radio
https://www.franceinter.fr/emissions/le-5-7-du-week-end/le-5-7-du-week-end-11-mars-2012
Pour la semaine prochaine :
1 - Préparation de l'affiche pour accueillir Sean Chuang
2 - Cherchez les auteurs qui travaillent en solitaire et les autres, en collaboration. Réfléchissons à sa signification... Lequel des collaborateurs serait le plus important ?
3 - Entrainez-vous à la composition à partir de grands maîtres.
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