"Appelons coupure sémiotique cette division spectaculaire, matérialisée au théâtre par la rampe. Sur elle repose le grand partage ou la séparation décriées par Debord" Daniel Bougnoux, "Bis, ou l'action spectrale", cahier de médiologie, n°1
"En deçà ou au-delà des médias au sens strict, une médiologie s'intéressera donc à ses milieux, indissociablement sociaux et techniques, qui façonnent et recyclent nos représentations symboliques, et nous permettent de tenir ensemble"
Daniel Bougnoux, Introduction aux sciences de la communication, Paris, La découverte, 2001
I - Poursuivre lecture de Introduction à la médiologie
Nous nous étions arrêtés la semaine dernière à la définition de médiasphère :
p. 43 "la périodisation par médiasphère ne peut être transversale à toutes les sociétés humaines..."
p. 44 "la médiasphère ne date pas d'aujourd'hui, puisqu'il y a toujours eu des "médias" dès lors qu'il y a une information à faire circuler"
Debray repère grossièrement "trois écosystèmes de l'esprit occidental qui se sont succédés et chevauchés" qu'il fait précéder et succéder par deux autres (p. 44-45) :
- mnémosphère primitive : période des arts non écrits de la mémoire. ex : ...................................
- logosphère : le milieu techno-culturel suscité par l'invention de l'écriture. ex : ...........................
- graphoshère : la période ouverte par l'imprimerie. ex : ...........................
- videosphère : le milieu de l'image-son dominant. ex : ...........................
- hypersphère : l'ère ouverte par le numérique. ex : ...........................
Voir et commenter tableau p. 51.
II - Article des Cahiers de médiologie sur le spectacle :
Daniel Bougnoux est philosophe et spécialiste d'Aragon. Il a écrit notamment Introduction aux sciences de la communication (La Découverte, 1998), La Crise de la représentation (La Découverte, 2006).
"Bis ou l'action spectrale" par Daniel Bougnoux (Cahiers de médiologie, n°1, p.103-107)
http://www.mediologie.org/cahiers-de-mediologie/01_spectacle/bougnoux.html
On retrouve sur le thème du spectacle les outils propres à la sémiologie. Mais qui servent à prendre des distances à l'égard de la tentation de la radicalité (liée à la théorisation du spectacle).
p. 103 "Appelons coupure sémiotique cette division spectaculaire, matérialisée au théâtre par la rampe. Sur elle repose le grand partage ou la séparation décriées par Debord"
"la frustration fascinée constituerait le corrélat ordinaire de ce concept trop général du spectacle, à la fois opium des foules et stade suprême de la marchandise (...) Il y a plusieurs façons de réfuter ces affirmations péremptoires. La coupure sémiotique qui est le propre de l'homme, ne frustre pas mais libère". etc.
p. 104 " non seulement aucune société ne se conçoit sans spectacles, mais le moment théâtral, serait celui de la refondation symbolique. Le tracé d'une rampe exalte un autre espace-temps à partir duquel ruisselleront vers nous des signes. "
Le spectacle n'est donc pas forcément aliénation.
"On discute indéfiniment de la catharsis dont le premier effet tient sans doute à ce grand partage stabilisateur, donc civilisateur. La rampe ou la coupure sémiotique en général fonctionne comme un pare-chocs, elle différe les pressions du monde extérieur ou des corps sur les corps. Et les scènes qui parfois déchaînes les passions ont d'abord une vertu sédative. De sorte que depuis toujours les spectacles sont une affaire d'État. D'où fatalement la querelle".
Deux mouvements contraires réfractaire au spectacle :
1 - "il est malin ou valorisant de ne pas marcher : de dénoncer ces pauvres ficelles... "
2 - "Sous l'autre versant (...) on ne compte plus les attaques portées par l'art moderne et contemporain contre les formes majestueuses et trop sages de la Représentation"
La médiologie s'attachera à montrer le lien entre spectacle et nouvelles technologies :
p. 105 "Ces innombrables manifestations, généralement dirigées contre la semple vue et "au nom de la vie" s'affairent à rapatrier la représentation esthétique en deçà de la coupure sémiotique pour nous faire toucher directement les choses mêmes, immédiatement les indices. Elles flattent en nous une impatience et une pulsions primaires, bien accordées aux performances et aux rythme des nouvelles technologies de la communications ".
On reconnaît la préoccupation pour l'articulation tridimensionnelle pensées-techniques-institutions :
p. 105"On s'inquiète à juste titre des risques d'effondrement symbolique que les nouveaux médias, la télévision notamment, font courir aux institutions traditionnellement lentes comme l'éÉglise, l'École ou l'État, qui ne fonctionne qu'en différé"
On reconnaît la formule hugolienne qui sert de bannière de ralliement aux médiologues :
p. 105"Ceci, l'écran de télévision ou l'intéractivité, ne tuera pas forcément cela (la transcendance frontale de la scène)".
Il faudra développer cette distinction pour préparer notre entrevue avec Valentin Lechat :
p. 105 "On peut faire du spectacle de tout, à commencer par la plus terrible réalité. Qu'il y a un spectacle de l'exploit, sportif ou acrobatique (au cirque les trapézistes et les jongleurs ne font pas semblant : pas davantage sur scène les danseurs, qui ne se confondent pas aux acteurs : ni les footballeurs)"
Ramener l'analyse au concret...
p. 105 : "Un spectacle est programmé donc essentiellement technique 'si le monde technique correspond par définition à celui des activités programmables)".
... évite le délire spéculatif !
p. 106 : "Debord, je crois racontait un rêve aux enfants"
III - préparation du questionnaire pour Valentin Lechat : samedi 16 h 30-18 h + interview
http://valentinlechat.com
http://valentinlechat.com/agenda/ FACES 臉 under sky // permanent 2016 Sat, Sun
華山1914文化創意產業園區 Huashan 1914 Creative Park / Taipei 台北 / Taiwan
IV- une émission de radio ?
http://radio.pinewave.tw/program/138
V - dessins-brouillons pour les néo cheng-yu… à commenter
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