mercredi 25 novembre 2015

Cours n°9 Mode et méthode (Métalangage et Connotation)


  • Aujourd'hui : Finir le portrait de Chen Yi-Wen puis l'envoyer au BFT
  • Haïkus ? 
  • Élaborer le conducteur de l'émission pour mardi prochain ?
  • la semaine prochaine : Présentation du livre sociologie de l'alimentation + texte de Barthes "la cuisine du sens" + Mythologies "le vin et le lait" "le bifteck et les frites"


La séance aura pour objectif (prétexte) l'élaboration (amélioration) du questionnaire pour l'entretien avec Sophie Hong.

Nous disposons de plusieurs documents pour élaborer ce questionnaire et pour nourrir une réflexion sur la mode à partir des travaux de Roland Barthes.


Le Système de la mode est un "livre de méthode". C'est le produit de plusieurs années de recherche. Il n'est pas possible pour nous de suivre une telle méthode. Cependant analyses et méthodes peuvent nous donner des informations non seulement sur la mode mais également sur les limites de notre discours.

Recension 
(plutôt des notes inachevées)
Système de la mode 1967

Un livre de méthode

I – Le vêtement écrit :

Roland Barthes distingue d’emblée trois vêtements : vêtement réel, vêtement image et le vêtement écrit et précise qu’il ne n’étudiera que le troisième. Essentiellement pour des raisons méthodologiques: pureté structurale du système étudié.

Il s’intéresse donc à la transformation du vêtement réel en représentation verbale.

L’avantage du système de la mode est qu’il offre à l’analyste une synchronie  pure : la mode change chaque année (18).

La lecture des magazines de mode est un fait social : littérature de masse… La moitié des femmes lisent des magazines de modes en France. (19) Mais la sémiologie ne procède pas comme le ferait une sociologie de la mode.

Barthes s’appuie essentiellement sur la lecture de deux d’entre eux : Elle et le Jardin de la mode de l’année 1958-59. Ce qui constitue un corpus saturé (21).

Que se passe-t-il quand un objet réel ou imaginaire est convertit en langage ? (22)
La description est une technique commune à la mode et à la littérature. Plusieurs fonctions : fonction de connaissance (qui passe par une intellectualisation). La mode intellectualise le vêtement (24) ; fonction d’emphase (qui restaure l’usure du système) et assure une structuration du système (elle renforce l’intelligibilité) (26)
Barthes fait une analogie entre l’opposition propre à la linguistique langue/parole et vêtement/ l’habillement. La mode ne s’embarrasse pas de l’usage particulier qu’on fait du vêtement (habillement). La mode est institutionnelle comme la langue. Peu importe les usages individuels qu’on en fait. (28-29)

II – la relation de sens :

Barthes utilise un principe de reconnaissance des unités linguistique grâce à l’épreuve de commutation…

« Soit une structure donnée globalement. L’épreuve de commutation consiste à faire varier artificiellement un terme de cette structure et à observer si cette variation introduit un changement dans la lecture ou l’usage de la structure donnée » (30)

Repérer des unités et créer des classes commutatives.
Ex : « ce cardigan est long et sage lorsqu’il est doublé et amusant lorsqu’il est réversible » 31.
Changement du vêtement entraîne changement caractère…

1° cas : Classe vêtement / monde : « Les imprimés triomphent aux courses »

Deux grandes classes si on réunit l’ensemble du corpus du vêtement écrit.
1 – classe commutative des traits vestimentaires
2 – classe commutative des caractériels

1 – le vêtement
2 – le monde

2° cas : vêtement /mode « boléro court, taille à la taille, pour l’ensemble en shetland bleu turquoise, la veste au ras du cou, les manches au coude et deux poches gilet à la jupe »

1 – Il n’y a qu’une seule classe commutative.
2 – La deuxième classe est implicite.

III – Entre les mots et les choses

Pour expliquer le principe sémiologique, Barthes transpose les acquis de la linguistique à un autre système de signe qui diffère quelques peu de celui de la langue (qui lui est doublement articulé)

Langage articulé : système rhétorique
E
C
Langage articulé : système terminologique
E
C

Code réel
E
C
(E = Enoncé. C= Contenu)


3 système rhétorique
Sa :
Phraséologie du moniteur
Sé :
« rôle du moniteur »
2 système terminologique
Sa :
/le rouge est le signe de l’interdiction/
phrase

Sé :
/le rouge est le signe de l’interdiction/
proposition


1 Code routier réel
Sa :
Perception du rouge
Sé :
Situation d’interdiction

Système du vêtement écrit des ensembles A et b

- Systèmes des ensembles A


4 système rhétorique
Sa :
Phraséologie du journal
Sé :
Représentation du monde
3 connotation de mode
Sa :
Noté
Sé :
Mode

2 code vestimentaire écrit
Sa :
phrase

Sé :

proposition



1 Code vestimentaire réel
Sa :
Vêtement
Sé :
monde



- Systèmes des ensembles B

3 système rhétorique
Sa :
Phraséologie du journal
Sé :
Représentation du monde
2 code vestimentaire écrit
Sa :
phrase

Sé :
proposition



1 Code vestimentaire réel
Sa :
Vêtement du rouge
Sé :
mode d’interdiction


Le système rhétorique est celui de la connotation et du métalangage. C’est lui qui véhicule une vision du monde. (47)

Remarques : dans sa préface, R. Barthes considère avec un peu de dépit son ouvrage qu’il considère dépassé. Certaines notions comme la notion de système (remplacé par la notion de paradigme) ou bien encore la présentation ternaire du signe (signifiant-signifié-référent)


IV – le vêtement sans fin

L’analyse sémiologique se fait essentiellement par découpage et transformation grâce à l’épreuve de commutation.

·      Exemple de transformation du rhétorique au terminologique. Il s’agit de dépouiller la part rhétorique d’un énoncé « évaporer les métaphores » (55).
Ex : « l’après-midi les robes froncées s’imposent » = « les robes froncées sont signes de l’après-midi »

·      Transformation du terminologique au code vestimentaire
Ex : robe · froncée º après-midi

Code terminologique fondamental : nécessaire à « l’élaboration idéologique » (59)
L’intérêt de ces transformations est de trouver des modèles formels qui permettent la généralisation à vocation universelle. (61)

LE CODE VESTIMENTAIRE 1 : LA STRUCTURE DU SIGNIFIANT

V – L’unité signifiante :
Par l’épreuve de commutation permet de repérer la plus petite unité signifiante (70), Barthes repère une matrice signifiante constituée de trois termes : objet (visé par sa signification), support, variant. (OSV : un chapeau (O) à calotte (S) bombée (V)

Le variant (vestème), repérable par des oppositions de traits pertinents, à l’intérieur du syntagme, se caractérise systématiquement par son immatérialité.

Syntagme et système (on dirait paradigme).

On appellera trait cette partie de la matrice qui est composée du support et du variant (79).

VI – confusion et extension :
Dans cette partie, B. analyse les différentes combinaisons et architecture de la matrice.

Il développe également le concept de « routines ». On pourrait comparer la matrice à une patern, des routines, ou encore des « briques » (termes qui expliques sa présence dans les carnets de Chine), analogues aux « configurations élémentaires ». (cf. les « briques » ou « sous routines » sont des morceaux de calculs codés à l’avance… et que l’on utilise comme des briques dans la construction de tout code »… Mandelbrot, Logique, langage et théorie de l’information), 94.

Le but de toute cette syntaxe : faire passer du banal à l’original, du jamais-vu ou du jamais lu. (95)


VII – Assertion d’espèces

 Une partie du travail du sémiologue consiste à classer et à déterminer des espèces dans une logique de formalisation (« on pourrait très bien imaginaire une machine à faire la mode »)

L’espèce suppose de nommer une chose. Et un prélèvement un sein d’une classe (le genre). Ce prélèvement s’effectue par l’épreuve d’incompatibilité (syntagmatique) : fréquent, possible, impossible.


VIII – Inventaires 
Des genres… listes…

IX – Variants

Pour identifier ces classes ou variants (au sens générique du mot), , il suffit de constituer, il suffit de constituer tous les termes repérer par l’épreuve de commutation  en liste d’incompatibilité syntagmatiques : une jupe ne peut pas être à la fois ample et ajustée, ces termes font donc partie de la même classe, ils appartiennent au même variant (« ajustement ») (120)

X – Variants de relation

En tout, une trentaine de variants analysés

XI – Le système :
Entendre par système la relation paradigmatique… paradigme par opposition au syntagme. Terminologie qui n’est pas encore en vigueur.

L’avantage du système, c’est qu’il permet d’éviter l’écueil du binarisme (ou du digitalisme), 173.

Le code vestimentaire est partagé entre les oppositions binaires et les paradigmes sériels…

XII – Le syntagme :
La syntaxe de mode, libre et infiniment combinatoire, échappe à tout inventaire.


LE CODE VESTIMENTAIRE 2 : LA STRUCTURE DU SIGNIFIÉ

XIII – Les unités sémantiques :

XIV – Combinaisons et neutralisations :
Le vêtement universel

LE CODE VESTIMENTAIRE 3 : STRUCTURE DU SIGNE

XV – Le signe vestimentaire :
Comme le signe linguistique « l’union du signifiant et du signifié » dépend de l’arbitraire et de La motivation. Double fonctionnement naturel et social. 217.

Le signe de la mode est arbitraire élaboré par une institution, le fashion group. (219)  
Acte contractuel.

LE SYSTÈME RHÉTORIQUE


XVI – Analyse du système rhétorique

Le plan général de la connotation qui couvre le code vestimentaire dans son entier.
Trois petites rhétoriques
- poétique du vêtement
- rhétorique du signifié mondain (représentation que la mode donne du monde)
- rhétorique du signe de la mode : raisons de la mode.

La mode à ce niveau est porteuse d’une vision (230) celle que le journal se donne et donne du vêtement.


Les deux ensembles A et B sont l'objet d'analyses distinctes.
Ensemble A : langage du stéréotype (journaux populaire)
Ensemble B : syntaxe pur de la mode (journaux à lectorat socialement favorisé)


 Remarques : C’est là que ça devient intéressant et que l’analyse précédente commence à porter ses fruits… C'est quand Barthes sort de l'analyse formelle qu'il devient le plus savoureux et le plus pertinent mais cette pertinence dépend de la construction de la réflexion en amont. 

 Quelques extraits : 


1 - EXTRAIT "la femme de mode":

Roland Barthes dégage le portrait type de la femme "signifiée" par les revues de mode.



En appendice du Système de la mode essentiellement synchronique, R. Barthes envisage la mode selon un aspect diachronique. Ici, la comparaison avec les travaux de Lipovetsky pourraient être pertinente. 






Quelles autres questions pour l’entretien ? 
(on peut s’aider pour répondre à cette question de l’article sur la mode + du commentaire de Schaeffer)

Piste à développer… 
- Paris ? Histoire de la mode ? (boutique à Paris)
- Mode ? Temps ? 
- mode symbole de futilité ? 

- le rapport entre littérature et mode… (rapport librairie-le Pigeonnier)

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