mercredi 23 mars 2016

Cours 23 Bougnoux, théoricien du spectacle et de la communication

"Appelons coupure sémiotique cette division spectaculaire, matérialisée au théâtre par la rampe. Sur elle repose le grand partage ou la séparation décriées par Debord"  Daniel Bougnoux, "Bis, ou l'action spectrale", cahier de médiologie, n°1

"En deçà ou au-delà des  médias au sens strict, une médiologie s'intéressera donc à ses milieux, indissociablement sociaux et techniques, qui façonnent et recyclent nos représentations symboliques, et nous permettent de tenir ensemble"
Daniel Bougnoux, Introduction aux sciences de la communication, Paris, La découverte, 2001 



I - Poursuivre lecture de Introduction à la médiologie

Nous nous étions arrêtés la semaine dernière à la définition de médiasphère :

p. 43 "la périodisation par médiasphère ne peut être transversale à toutes les sociétés humaines..."

p. 44 "la médiasphère ne date pas d'aujourd'hui, puisqu'il y a toujours eu des "médias" dès lors qu'il y a une information à faire circuler"

Debray repère grossièrement "trois écosystèmes de l'esprit occidental qui se sont succédés et chevauchés" qu'il fait précéder et succéder par deux autres (p. 44-45) :

- mnémosphère primitive : période des arts non écrits de la mémoire. ex : ...................................
logosphère : le milieu techno-culturel suscité par l'invention de l'écriture. ex : ...........................
- graphoshère : la période ouverte par l'imprimerie. ex : ...........................
- videosphère : le milieu de l'image-son dominant. ex : ...........................
- hypersphère : l'ère ouverte par le numérique. ex : ...........................

Voir et commenter tableau p. 51.

II - Article des Cahiers de médiologie sur le spectacle : 

Daniel Bougnoux est philosophe et spécialiste d'Aragon. Il a écrit notamment  Introduction aux sciences de la communication (La Découverte, 1998),  La Crise de la représentation (La Découverte, 2006). 

"Bis ou l'action spectrale" par Daniel Bougnoux (Cahiers de médiologie, n°1, p.103-107)
http://www.mediologie.org/cahiers-de-mediologie/01_spectacle/bougnoux.html

On retrouve sur le thème du spectacle les outils propres à la sémiologie. Mais qui servent à prendre des distances à l'égard de la tentation de la radicalité (liée à la théorisation du spectacle). 

p. 103 "Appelons coupure sémiotique cette division spectaculaire, matérialisée au théâtre par la rampe. Sur elle repose le grand partage ou la séparation décriées par Debord"

"la frustration fascinée constituerait  le corrélat ordinaire de ce concept trop général du spectacle, à la fois opium des foules et stade suprême de la marchandise (...) Il y a plusieurs façons de réfuter ces affirmations péremptoires. La coupure sémiotique qui est le propre de l'homme, ne frustre pas mais libère". etc.

p. 104 " non seulement aucune société ne se conçoit sans spectacles, mais le moment théâtral, serait celui de la refondation  symbolique. Le tracé d'une rampe exalte un autre espace-temps à partir duquel ruisselleront vers nous des signes. "

Le spectacle n'est donc pas forcément aliénation. 

"On discute indéfiniment de la catharsis dont le premier effet tient sans doute à ce grand partage stabilisateur, donc civilisateur. La rampe ou la coupure sémiotique en général fonctionne comme un pare-chocs, elle différe les pressions du monde extérieur ou des corps sur les corps. Et les scènes qui parfois déchaînes les passions ont d'abord une vertu sédative. De sorte que depuis toujours les spectacles sont une affaire d'État. D'où fatalement la querelle".

Deux mouvements contraires réfractaire au spectacle : 
1 -  "il est malin ou valorisant de ne pas marcher : de dénoncer ces pauvres ficelles... "
2 -  "Sous l'autre versant (...) on ne compte plus les attaques portées par l'art moderne et contemporain contre les formes majestueuses et trop sages de la Représentation"

La médiologie s'attachera à montrer le lien entre spectacle et nouvelles technologies :
p. 105 "Ces innombrables manifestations, généralement dirigées contre la semple vue et "au nom de la vie" s'affairent à rapatrier la représentation esthétique en deçà de la coupure sémiotique pour nous faire toucher directement les choses mêmes, immédiatement les indices. Elles flattent en nous une impatience et une pulsions primaires, bien accordées aux performances et aux rythme des nouvelles technologies de la communications ".

On reconnaît la préoccupation pour l'articulation tridimensionnelle pensées-techniques-institutions :
p. 105"On s'inquiète à juste titre des risques d'effondrement symbolique que les nouveaux médias, la télévision notamment, font courir aux institutions traditionnellement lentes comme l'éÉglise, l'École ou l'État, qui ne fonctionne qu'en différé"

On reconnaît la formule hugolienne qui sert de bannière de ralliement aux médiologues :
p. 105"Ceci, l'écran de télévision ou l'intéractivité, ne tuera pas forcément cela (la transcendance frontale de la scène)".

Il faudra développer cette distinction pour préparer notre entrevue avec Valentin Lechat : 
p. 105 "On peut faire du spectacle de tout, à commencer par la plus terrible réalité. Qu'il y a un spectacle de l'exploit, sportif ou acrobatique (au cirque les trapézistes et les jongleurs ne font pas semblant : pas davantage sur scène les danseurs, qui ne se confondent pas aux acteurs : ni les footballeurs)"

Ramener l'analyse au concret...
p. 105 : "Un spectacle est programmé donc essentiellement technique 'si le monde technique correspond par définition à celui des activités programmables)".

... évite le délire spéculatif !
p. 106 : "Debord, je crois racontait un rêve aux enfants"


III - préparation du questionnaire pour Valentin Lechat : samedi 16 h 30-18 h + interview

http://valentinlechat.com
http://valentinlechat.com/agenda/ FACES 臉 under sky // permanent 2016 Sat, Sun
華山1914文化創意產業園區 Huashan 1914 Creative Park / Taipei 台北 / Taiwan


IV- une émission de radio ?

http://radio.pinewave.tw/program/138

V - dessins-brouillons pour les néo cheng-yu… à commenter






Cours 22 Marshall MacLuhan, visionnaire fondateur des études sur les médias


"Le véritable acte de naissance du "village global" audiovisuel décrit - dans un autre contexte - par Marshall MacLuhan dès les années 1960 est l'effondrement, le 11 septembre 2001, des tours du World Trade Center à New York, attaquées par des terroristes d'Al Qaida".
Frédéric Barbier, Catherine Bertho-Lavenir, Histoire des médias. De Diderot à Internet, Paris, Armand Colin, 2009, p. 291

Carton Chen interviewé par Angélique (金 煜婕) et Régine (劉書宓). 

I - Marshall Mac Luhan :Pour comprendre les médias

Mac Luhan est connu pour être un théoricien des médias et des technologie de la communication. Il est connu également pour ses formules provocatrices, jugés simpliste par les uns, visionnaires par d'autres...  Si son oeuvre est en anglais, il n'en a pas moins eu une influence sur la pensée à l'échelle internationale. Nous allons aborder quelques aspects de son ouvrage phare : Pour comprendre les médias, 1968 (Undestanding Medias, 1964) avant de voir le commentaire qu'en fait Debray.

- La métaphore du "Village Global" : "Ce quelle théâtre de l'absurde met en scène, c'est le dilemme nouveau de l'Occidental, l'homme d'action qi semble être devenu indifférent à l'action. C'est de là que viennent les clowns de Samuel Beckett et c'est ce qui nous les rend attachants. Après 3000 ans d'explosions spécialisées et de spécialisation et d'aliénation croissantes dues prolongements technologiques de notre corps, notre univers se compriment brutalement dans un renversement dramatique de la situation . Contracté par l'électricité, notre globe n'est plus qu'un village". Carson Mac Luhan, Pour comprendre les médias, 1968 (Undestanding Medias, 1964), Point, Seuil, 1968, p. 23.

Dans un monde où les médias électriques sont décrits comme le prolongement de notre système nerveux central oblige l'homme à agir...


- "The medium is the message" : Le message d'un médium ou d'une technologie , c'est le changement d'échelle, de rythme ou de modèles qui provoque dans les affaires humaines (...) Mais revenons à la lumière électrique. Qu'on l'utilise pour la neurochirurgie ou pour éclairer un match de baseball n'a aucune importance. On pourrait dire que ces opérations sont d'une certaine façon le contenu de la lumière électrique puisqu'elles ne pourraient pas exister sans elle. Cette évidence ne fait que souligner l'idée que " le message, c'est le médium" parce que c'est le médium qui façonne et détermine l'échelle de l'activité et des relations des hommes. " Carson Mac Luhan, Pour comprendre les médias, 1968 (Undestanding Medias, 1964), Point, Seuil, 1968, p. 26 - 27.

- "Media chaud, media froid" : Il existe un principe fondamental qui différencie les média chauds comme la radio ou le cinéma des médias froids comme le téléphone ou la télévision. Un médium est chaud lorsqu'il prolonge un seul des sens et lui donne une "haute définition. En langage technique de télévision, la "haute définition" porte une grande quantité de données. (...) Le médium de l'écriture, intensifié et surchauffé par l'imprimé de série a produit le nationalisme et les guerres de religions du XVIème siècle".  Carson Mac Luhan, Pour comprendre les médias, 1968 (Undestanding Medias, 1964), Point, Seuil, 1968, p. 41-42

https://www.youtube.com/watch?v=ImaH51F4HBw


II - Debray et le "poète-prophète canadien" :La médiologie peut se revendiquer de la pensée de Marshall Mac Luhan à plus d'un titre en particulier dans la relation que le penseur américain établie entre technologie et pensée. Voyons le commentaire de Debray...



a - "C'est dans l'univers  magico-religieux que medium et message sont en symbiose" Introduction à la médiologie, p. 33

b - "une chose triviale est de rappeler qu'il n'y a pas de message sans medium, (sans ondes sonores, votre paroles serait inaudibles) autre chose; sophisme, et d'en conclure qu'il ne font qu'un" Introduction à la médiologie, p. 34

c - un medium peut désigner 1 - un procédé général de symbolisation 2 - un code social de communication 3 - un support physique d'un inscription et de stockage 4 - un dispositif de diffusion
exemple avec le manuel dont sont extrait c'est phrase : 1 une écriture 2 une langue 3 un support papier 4 une maison d'édition : pôle matériel et pôle social :

"D'un côté une matière organisée ; de l'autre, des organisations matérialisées". p. 39

d - "Il (l'auteur) aime à croire que son "oeuvre" est tout droit sortie de son esprit"p.  39 - "la machine logique qu'est l'écriture a changé l'être humain" p.  39

e - "la pâte de bois démultiplie le volume de production mais ouvre l'âge de l'information (péremption rapide), au péril de la mémoire. Il n'y a pas de support innocent, chaque matériau a son prix". p. 41.

f - "la médiologie suggère qu'une logique des messages (= le symbolique) peut se chercher dans une logique du medium (= la technique)" p. 43 "pour la dépendance du spirituel au matériel, l'histoire de l'écriture fait parabole" p. 43

g - " une mentalité collective s'équilibre et se stabilise  autour d'une technologie de mémoire dominante, foyer de compétences socialement décisives et réorganisateur des médias (et des personnels) dominés. Dominant est le procédé capital de mise en mémoire et de circulation des traces (l'écriture, la typographie,  l'électronique, le numérique). A ce procédé hégémonique, correspond un certain  milieu de transmission  des messages (et comme nous le verrons, de transport des hommes), macro-milieu que nous nommerons médiasphère". p. 43


III - Néo Cheng yu - 新成語 : petit jeu d'écriture à partir d'une forme poétique patrimoniale : 

a - À propos de l'expérience de Pierre-Yves Baubry :

"grimper au moins 101 titres par jour" :....................................................................
"publier 101 titres chaque jour aide la démocratie" : ...................................................................
"101 titres par jour accroît la liberté" : 一日千題,民主自由

b - À propos de l'expérience de Carton Chen :

("la forme abrégée du jingle, avec ses allitérations et sa scansion - selon le vieux procédé mnémonique du vers bien tapé - s'est frayé une voie dans le brouhaha général. Reprise facile. Dans toutes les langues. La frappe véhiculaire a bien donné force de refrain planétaire, devise ou proverbe, à ce qui aurait pu, ou dû, se perdre dans les sables" Introduction à la médiologie, p34)

L'interview de Carton Chen exemplarise à merveille la formule de Marshall MacLuhan "the medium is the message" qui pourrait faire un bon 成語 d'ailleurs. En effet, il dit bien que peu lui importe ce qu'il dessine - la plupart du temps des choses très banales, un chien, un chat, un arbre, une atmosphère - Il dessine pour tuer le temps. L'important pour lui c'est de se retrouver pour faire ensemble - un centaine de personnes - une activité commune… et ce qui la permet c'est Internet… le medium. L'association des urban sketcher est une association, constitué de ces citoyens du village global. D'où le 新成語 suivant :

“Un 山水 urbain pour tuer le temps”: 城市山水殺時間
“Un 山水 urbain peut tuer le temps”: ...................................................................



IV - prochains entretiens :

Invitation Mélanie Ferrand = réponse en attente
Proposition d'entretien avec Le Chat (article sur le spectacle dans les cahiers !) = réponse en attente
Monsieur Guo de la prison de Jinmei (qui parle 太語 ?) : 0923-707-771.
Interview de Rattana (article dans Taipei Times + exposition à Taipei) : travail artistique et journalistique de la mémoire.... génocide et bombardement du Cambodge = réponse en attente


V - documentaire radiophonique : l'Association pour le développement du documentaire radiophonique (Addor) cofondé par Irène Omelianenko : 

Une association :
http://www.addor.org

Une profession :
http://www.addor.org/Guide-du-documentariste-sonore

Un point d'information :
http://www.addor.org/-Ecouter-des-documentaires-


VI - Transcription de l'entretien avec Carton Chen 




請您先自我介紹,並談談您的職業生涯。
Pourriez-vous vous présenter et présenter votre parcours professionnel ?
我是遺傳學家。我在美國得到博士以後在1981年回到台灣,先在??藥理研究所,然後再到陽明大學。2014年夏天我退休,總共經歷了三十年左右的研究生涯。我做的是細菌遺傳的研究。

為什麼會想要開始接觸城市速寫的活動?
2008
年,我接觸到雷驤老師在北藝大開的一個叫作「速寫走著瞧」的課,就開始接觸速寫。其實我本來就很喜歡畫畫啦!雷驤,好幾年以前我在社區大學教書的時候也有碰到他在開課,可是我上課的時間跟他上課的時間有衝到所以就沒上他的課。這次我有機會就去上。我跟他一起上過四個學期,每個學期八堂課。
速寫,英文是「sketch」。Sketch 跟一般畫畫比較不一樣的精神是:在瞬間、在生活中,你看到你想畫的、有感覺的、或有感動的東西就把它畫下來。時間方面,並不是刻意地帶畫具去畫一個鐘頭、兩個鐘頭,而是隨時記錄下來,很快地抓住那個情景。這種畫畫對我來說就很有意思,因為它不是只為了表現「我會畫得很好」,而是為了讓你把你心中感受的東西和當時生活中的東西記錄下來,所以我就開始做很多速寫。然後有一次發現西雅圖有一個記者在報導新聞的時候用速寫當作他的插畫,他開創了一個社團叫做「Urban Sketchers」。那個精神很好,因為他就是鼓勵大家去做速寫,然後把他畫的東西拿出來分享。
畫畫跟寫日記不太一樣,藝術跟文學一樣需要被分享出去,對不對?你不是寫一寫收起來就好。藝術需要跟人家分享,而這種分享的活動很有意義,不但大家能互相觀摹,而且會鼓勵一些人開始也進來畫畫。後來我就跟我一個好畫友叫作劉文祥一起,當時在馬來西亞檳城的莊嘉強畫友他們也成立了一個「Urban Sketchers.檳城」,在他們的鼓勵下我們(的社團)也就成立,今年到明天(2016/03/19)是四週年。到現在我們在臉書上加入的有大概一萬八千人,其中很多人是有興趣看、有興趣在上面留言等等,真正很積極參與的沒有那麼多啦,大概一兩百人。然後我們每個月都有寫生活動,現在大概每次一百個人來參加。我們現在每年都會辦一次聯展。聯展大概第一次開始是六十個人,然後九十,第三屆變一百二十個人。我們去年十一月的時候在萬華的剝皮寮舉辦,來看的人很多喔!因為那個地方觀光景點,然後一百二十個人的親戚朋友很多嘛……我覺得很有意義啦!因為大部分我們參加的人都不是職業的,我覺得那才有意思,因為我們希望這就是個全民的繪畫活動。職業的畫家或者設計師、建築師他們都有他們自己的社團,那我們希望鼓吹的是業餘的,從小孩子到老頭子、家庭主婦……統統來參加。我的看法覺得,速寫或畫畫應該像我們現在的卡啦OK一樣。在沒有卡啦OK之前大家都不太敢唱歌,唱歌的好像都是歌星,而自己好像都不太會走出來上臺去表演;可是現在誰都能去唱卡啦OK嘛,對不對?那畫畫也是一樣,應該大家都來畫,沒有什麼好害怕。你唱卡啦OK也沒有什麼人批評說你唱得那麼爛,畫畫也是一樣啊,歡喜就好!

水彩這種顏料發明於十八世紀,當時的畫家會帶著水彩塊顏料到街上彩繪,說起來他們就好像是今天urban sketcher的前輩一樣。為什麼這樣傳統的作畫行為能夠重返當代世界並具有一席之地呢?
Les ancêtres des urban sketchers pourraient être les aquarellistes du XVIIIe  siècle. Comment se fait-il qu’une pratique si ancienne provoque un tel regain d’intérêt ?
我覺得它寫生活動一直都存在啦!可是常常都是比較職業畫家在做的事情。我們其實也在做,我們很多人都在「塗鴉」。我也不是八年前才開始這樣,我平常就喜歡畫畫了,可能自己(筆)拿著就亂畫亂畫了,然後我也會做速寫等等各種不同的繪畫方式,我想很多人也都是這樣。有時後有些人會停掉不做,然後現在差別是,這些人大家都「出櫃」,都出來說「喔!我喜歡畫畫,你也喜歡畫畫!」大家就在一起。譬如說我們社團裡面很多人開始來參加,他們就說:「啊……我已經三十年沒有畫畫了……」他很喜歡畫畫,可是三十年沒有畫畫,包括職業的喔!職業的,他不是沒畫畫,可是他畫的都是客戶叫他畫的,沒有自己畫自己想畫的東西,即使是職業的設計師啊、這方面的藝術工作者。然後他們大概覺得有這麼多人跟我一樣都喜歡這樣,而且他們畫的這麼有趣。不是「畫的好」。「畫得好」我覺得沒什麼大不了,可是「有趣」──比方說把自己生活中的小狗、小貓、兒子、孫子,或者他家裡的擺飾,或者他躺在沙發睡覺的兒子、爸爸等等畫起來──應該是這樣子。所以很多人就這麼開始,所以就變成一個風潮。
那你剛剛問說為什麼現在有這麼多人在從事,我覺得跟網路很有關係。假設沒有網路這樣子的分享,很難大家集中。我們現在大部分的互動,除了每個月固定聚會,還有他們私下會自己組織到各處去速寫、寫生,然後大部分時間都在網路上互動,所以網路確實扮演很大的一個角色。
Urban sketcher很重視用社群網站來交換訊息和聯繫彼此,請問使用網站除了可以分享之外還有其他什麼好處嗎?
Le principe de l’association repose sur les réseaux sociaux et sur la technologie d’Internet. Quel est l'avantage d'avoir un site Web ?
分享,然後還有組織。譬如說我們要活動,要公佈、給人家地點、交通資訊,你不靠網路真的很難。特別像臉書這樣,你放上去,阿貓阿狗、全世界的人都可以看得到,然後你可以連結來連結去,提供很多有用的資訊。另外,我們的展覽(資訊、宣傳)也是靠這個。還有一個,就是你很多技術也可以在上面分享,譬如說:Youtube,我們一些人的示範或者講解都可以拍成影片然後放在Youtube。我們有些講習,講習的資料也可以po在那裡。那個就超越了空間,你沒時間來它還是可以看得到;超越空間,你過了一年、兩年、三年都還是看得到,所以,這方面也是很有用,貢獻很大。否則你想像,在沒有網路的時代,這些(聯絡)都要靠信、靠明信片,那你要怎麼做?你擴展出去一定很慢,我們不可能四年就讓一萬八千人知道,沒有網路的話這是不可能的事,大家也不會這麼積極地參與。
我之前在一篇文章中看到,城市速寫像是一個反思科技的行動。現代人可能拿了手機就拍照打卡,速寫就是希望大家可以放下手邊的科技產品,自己去體會感受,然後將事物畫下來。但是聽老師您說,城市速寫還是必須利用網路,也就是科技去維繫速寫者之間的關聯,這樣的話,它不會和原先城市速寫所想要帶給大家的那些信念原則有所牴觸嗎?
N’est-ce pas contradictoire avec le principe traditionnel de croquis urbain ?
首先,我不覺得城市速寫有反科技,因為藝術跟科技不是對抗、對立的。你看我們用鋼筆、用水彩盒,這些都是科技產品啊!藝術的進步很多都是跟著科技進展的,包括你現在用平板、用電腦數位的方式作畫,所以這些跟科技沒有什牴觸啦!所以我不反對科技介入速寫,我倒是覺得很歡迎。我們下個月就要辦一個活動,會請王俊夫老師來跟我們介紹他用平板作畫的技術還有風格等等,他是台灣用平板作畫作得最好的人之一,作得很棒。所以這也是科技啊。真的,就像我說的,我們現在所用的繪畫的東西都是科技的產品。梵谷用什麼東西作素描、速寫?蘆葦。蘆葦欸!那時候沒有鋼筆啊,也沒有鉛筆啊,都用蘆葦。那我們現在為什麼不用蘆葦?太麻煩了,對不對?那中國以前用竹筆,現在有鋼筆── 一開始還用鵝毛筆去沾水,後來才用鋼筆,然後沾水筆,沾水筆很麻煩然後變成自來水筆,或者現在所謂鋼筆。這些都是進步啊,這些都是科技啊,對不對?墨水也是……你看,我速寫常常用防水的速寫簿,畫下去以後這個線條就會防水,這也是科技啊!科技很好。
另外一點就是,剛剛說網路這些現代科技,它不是在藝術本質上幫助我們,而是幫助我們推廣,所以,沒有衝突。我如果沒有這些東西,我還是照樣畫得很快樂,只是我跟別人分享就比較慢、比較不容易,可是跟我的作畫沒有什麼關係。它是在推廣、分享上有差,那對你個人的速寫其實沒有什麼關係,除非你要用平板畫畫。如果像我們現在用畫冊、水彩、鋼筆作畫的話,就像剛剛說的和網路科技沒有什麼關係。所以它只是影響到我們的推廣還有分享。

為什麼urban sketcher不選擇先攝影,再依著照片作畫呢?相片不是更能捉住稍縱即逝的片刻嗎?
Pourquoi les urban sketchers ne dessinent pas à partir de photos, puisque l’appareil photo est connu pour sa capacité à saisir les instants éphémères ?
那我們可能就要問說,既然你拍照了,為什麼還要畫畫?的確啦,你拿回去的照片跟現場作畫一定不一樣。我們現在誰都會照相,照相也不用錢,然後大家的想法就是「照啊照啊照啊」,等到回去再看,捕捉這個捕捉那個啊,等到回去再看,但常常回去都沒有什麼在看。重點是,你在嚓嚓嚓照這個照那個的時候,你就忽略了去感受。那我現在如果畫這個雨景,我就慢慢看那個樹葉、我會去看那個東西,感覺風、聽這個雨聲,然後再去表現。這些感受都影響到你畫畫,可它不太會影響到你的攝影。不太會……也是會,可是不一樣。當然有些早期(的攝影術)很仔細。早年的,你拍這麼大一張──譬如說5×7的底片,換一個底片就很麻煩──它那種很像藝術攝影的方式去拍照,它也是一樣會,它會好好地去觀察這些東西,好好地去構圖,可能想了半天以後再曝光什麼的,算好了以後再「嚓!」按下快門,那個也是有藝術在營造的。這個(指速寫)也是有感受當下的,所以現場繪畫絕對跟畫照片很不一樣。我現在在這個地方看到四面八方的東西都從我身上感受,那我照片只有這樣啊,而且沒有立體感啊,沒有感覺啊。你可以表現你的技法沒錯,可是表現不出你的即時性。我覺得甚至你因為要現場畫,所以你很趕,畫得沒有很完整,或者你被雨水沾濕了,這些留下來都很有意義。你要記錄你的東西,如果只是為了真實地記錄下來……但沒錯啦,我其實有時後會覺得矛盾,「我們用照相來拍這個夕陽多好」,有些真的是瞬間你抓不到的,速寫你畫不到。譬如說我們之前在北海道,巴士外面是一片雪景,然後下午太陽已經快要下山了,天空開始藍藍的,然後巴士「咻──」這樣走過去,接著月亮出來了;雪景、房子、樹,地上都是一片白雪,我也拍了幾張,真的很好看,就算你會畫畫也畫不出來,那沒辦法,因為車子就這樣過去啦。確實有那樣繪畫不能取代的地方,可是反過來說也有繪畫表現的攝影沒辦法表現,那你要取捨。可是我不太贊成你照片照回來再畫,最多,你先打草稿畫一下,沒有時間,你拍個照,因為你需要記憶下東西的顏色,稍微記一下那個感覺,你才拍一下,可是,整個圖大部分還是應該現場畫,然後拍照回來上色的時候當作參考。
剛剛看到老師的作品上面可能會寫一些字,這些文字通常是在寫當下的感受嗎?還是幫作品取個簡單的名字?
都有啦。當然一定是跟當下的心情有關係。我的文字還算少,有的人會文辭寫得很多。通常我會簡單寫個標題,比如說這是「我窗外的景色」,或者這是在某某餐廳,地點、時間我都會寫下來。有時後會寫得比較多。很多人是用這樣的方式作旅行日誌,繪畫之間幾乎所有空白的地方都填滿了文字,甚至有些人會把他的旅遊票券、票根貼上去,或者蓋章,整本都是你的旅遊日誌。
我們是否可以將城市速寫的作畫跟記者的文字記錄作對照?
Peut-on faire un parallèle entre la pratique de urban sketcher et celle des journalistes ?
有點像啦,可是最大的不同是記者要比較客觀,那我們這個是很主觀的。記者需要注意讀者的興趣,我們畫畫就是自己的興趣:這個杯子很有趣,那個人很有趣,或者那個建築很有趣我就畫,跟記者不太一樣。不過話說回來,當時創辦西雅圖Urban Sketcher的那個記者,他就是在街上作畫、寫文章,再一起登出來,他就是一個你說的那樣子的人。不同的就是一個比較主觀一個比較客觀。我可以比較隨意、比較任性,我可以很抽象,或者發揮我想要發揮的、藝術的、奇奇怪怪的點子,這都沒關係,可是當記者你的文章要放在報紙上,大概就要走得比較傳統一點。
如果記者也是以這種方式、在街上作畫的方式紀錄,比起城市速寫者,他們是不是更需要還原現場、用更真實的畫面呈現呢?
兩點啦。第一,如果你只要真實的話那照相就好了,所以它一定還要有它的藝術味道。還有另外很重要的一點就是:「孤立」。所謂孤立就是說:藝術本來就是孤立的,我現在譬如說畫這個柱子跟這個人,可是我後面都不管、我都不畫,那這樣是不是「孤立」?我照相如果這樣一照,免不了把後面那個MOS Burger一起照進去,可是畫畫我就可以把它除掉。單純有單純的美。照相也是一樣,你照相選景就是孤立。我用黑白去照,沒有彩色,那也是孤立,我把顏色孤立掉。藝術是孤立的行為。那攝影就比較不能孤立,可是繪畫可以。(一個人)他有好多東西我可以孤立:他的鬍子我可以孤立,他的皺紋我可以忽略,這個就很孤立呀!我畫這個人的話,我腳都可以不畫或只畫一隻,可是看得人就自己會把它補起來,我不用整個人都畫起來你就知道這個人有腳。對不對?這就是速寫很不一樣的地方。雷驤老師說過很好的一句話:「好的速寫要留給觀看的人想像的空間。」你不用什麼都填滿,什麼都畫起來就像攝影一樣嘛!留下一些讓你想像的空間就好。

您和您畫的對象間會建立某連結嗎?
Quelles relations entretenez-vous avec les gens que vous dessinez ?

通常沒有關聯。通常你都是在旁觀察,像我畫的這些大部分都沒有什麼關聯。我不太會像要人家坐在那裡,幫他畫肖像那個樣子,那個比較不自然。就好像照團體照一樣,很好的紀念,可是就比較沒味道,因為每一個人都看不出他的個性。可是你讓他做自己的事情,你在旁邊畫,你才能畫出他的特點、個性。所以我通常跟我畫的對象都沒什麼互動,常常他們都是事後才看到,那就很有意思。像我上次在畫這個餐廳的東西,然後這個waitress她可能有看到我在畫,後來就跑過來說「這是你的賬單明細。」我就知道她一定想要來看看這個,因為拿個賬單明細來給你看很奇怪,通常不會這麼提。那我就拿(我的畫)給她看,她也看得很高興。通常他們會說:「讓我拍個照。」
群眾發現有人在畫他和發現有人拿相機在拍他的反應會有什麼不同嗎?
Est-ce que les gens réagissent de la même façon avec un photographe ?
我不知道吶。不過通常有兩種人,一種人會不高興,另一種會高興。所以看人啦。不過像我都盡量不讓對方知道。如果有人發現我一直瞪他的話,我會假裝眼睛不要瞄著他,用眼角看著他,或者他轉過頭、低下頭的時候我再看他一下,就不要讓他覺得我們在畫他,這樣比較好啦。畫畫跟照相比較不一樣,畫畫我永遠可以說:「這不是你呀!這為什麼是你?」照相的話你就很難說你沒照人家。畫畫我要畫的話其實是我的自由,在公共場所畫一個人其實還好啦,通常都不會特別怎麼樣。可是我也還是比較低調,不太會讓人家知道,會假裝沒事。
老師您在外面畫畫的時候,會有人在旁邊看嗎?
有有有、會會會……最有趣的是小孩子。小孩子過來我覺得很有意思,他們最喜歡看。然後媽媽就在旁邊說「你看人家在畫畫喔……」那我們有時候就拿點筆拿點紙,說「你來畫一畫啊!」然後小孩子就會塗鴉……
我最常碰到的意見就是說:「噢……你畫得真好!你什麼時候開始畫畫?」「什麼時候開始學?」「你學多久?」我都說:「我跟你學得一樣久。」我的意思就是說,小孩子的時候大家都畫畫啊,沒有一個小孩子不喜歡畫畫,很少啦!幼稚園或更小的時候,爸爸媽媽拿來紙筆你就亂畫嘛!問題其實不是什麼時候開始畫,大家都很早就開始畫了,小學也畫、幼稚園也畫,中學大部分都還有一點畫畫,除了被要求去補習、上課……問題是:你什麼時候停止畫畫?所以我剛剛就說:問題不是你什麼時候開始畫畫,而是你什麼時候停止畫畫。對不對?很多人都畫啊,可是不知道為什麼大了很人都停止了。畫畫跟寫字一樣啊,都是一種在紙上很容易做的事情,也滿有趣的啊,但為什麼停掉呢?
那當有人在圍觀您畫畫的時候,您會覺得不自在嗎?
還好,還好……有些人很有趣,會說「那個樹畫得太大啦!這個人不像……」(笑)很好!我覺得很有趣!你還要常常跟他解釋說:「我不是要畫『像』的……」(笑)不過沒關係啦,很少有人有惡意,大家都是因為好奇心。最有趣的是小孩子,我有一次在華山畫的時候,嘩──旁邊就圍了五、六個小孩在看!我覺得那很有意思。因為我們就要鼓勵他們也來畫畫……

對您而言,繪畫行動如何增進我們的感知能力?
En quoi d’après vous la pratique du dessin améliore notre sensibilité ?
你要畫人的時候你會更注意去觀察。我如果這樣拍個照,我可能沒有注意到他衣服的細格子那麼漂亮,還有他的外套有直紋,他的臉是長的,每一個人臉型不一樣嘛,然後他的手指滿粗的!我去畫我才會注意到這種東西,可是如果我平常沒有去畫的時候,我就不會去注意到這些細節。你的感覺一定會比較敏銳,所以繪畫確實會幫助你。跟唱歌不太一樣,唱歌人家歌詞歌譜都寫好了,照樣去唱而已。繪畫不同的是,你要創造。我要畫出那個手,我要創造,我畫出來是沒有一個人有畫過的。回到剛剛的攝影,我們剛剛不是討論為什麼有攝影還要畫畫?我們拿著照相機,兩個人都站在這個地方,你照出來都差不多啦!你拍一百張我拍兩百張都差不多,可是我畫的跟你畫的就很不一樣。你認識他的方式跟我認識他的方式不一樣,你的觀察不一樣,你自己繪畫的風格也不一樣。所以,你出去旅遊照相,可是我不照相,我繪畫。我如果照相的話,我照的東西Google上面同樣都有了,很多人照,可是我這幅畫是世界上獨一無二只有我畫出來的,這是獨一的、沒有人重複的。
常常有人說:「陳老師,你畫的都很快樂、很歡樂的樣子。」我說:「那是因為我畫的時候心情很好。」真的會表現出來。像這樣的畫紅紅綠綠,當時的景象並不是這個樣子的,或者說有,但有其他很多雜雜的顏色,可是我把這些紅綠孤立起來就顯得很快樂的樣子,那是因為它反映我的心情。所以你如果心情很沉悶的話畫出來就不會這樣,就比較像這樣……所以會有影響,反映你的心境。

La condition urbaine的作者以「漫遊者」一詞來形容一個在城市見證各式奇特的經驗的人。漫遊者可以在自身的孤獨和群眾的喧囂中取得平衡。他為生命注入了一種不確定的可能性,並試圖尋找各種經驗中的平凡與不凡。請問您身為一位urban sketcher,是否也有與漫遊者相近的感受呢?
L’auteur de La Condition Urbaine prend l’exemple d’un flâneur pour illustrer l’expérience d’étrangeté dans la ville. Le flâneur est celui qui balance entre la solitude et la multitude. Il éprouve dans la ville une expérience incertaine, indéterminée et inquiète et il cherche un équilibre dans ses expériences à la fois banales et insolites. Est-ce que la pratique de urban sketcher vous donne un sentiment ressemblant à celui du flâneur ?
應該多少有啦。你在城市裡面行走、繪畫,你一方面是參與者,一方面也是旁觀者。這兩個當然不是分得那麼清楚,因為它不像你看照片,看照片的話就是分得很清楚。以這個(餐廳的速寫)來講,我在餐廳畫這個,我在那裡吃飯用餐,然後我畫他們的櫃台、人,可是對方跟我之間後來還是有互動。當然有些景色──譬如說你看到一個垃圾桶,小狗在那裡啃東西,風吹、雨淋,你沒什麼參與,可是你是個旁觀者,你就可以記錄那個東西,這樣子的情況也有。有積極參與的情況,那剛剛說的這個是比較介於兩者(參與與旁觀)之間。
我們社團裡面有幾個人做得很像你說的「漫遊者」。跟我一起創辦「速寫.台北」的劉文祥,他最像這樣的人,最符合你剛剛說的樣子。你上去看他臉書上或者他po在我們「速寫.台北」上的東西,他遊走在各個地方,不只台灣,還有東南亞、中國、尼泊爾……等等,到處去畫這些城市、鄉村角落的這些……
我想先回過來講城市速寫者 urban sketcher……我是不太喜歡用「城市速寫者」這個名稱啦,也許在西雅圖他們是這樣做,可是在台灣,我們不是只在做「城市」,「鄉村」我們也畫。西雅圖大概比較沒有鄉村……我比較喜歡自稱為「城鄉速寫者」啦。不要侷限於城市,鄉下也是很好的速寫場所。也許「urban」標榜的就是城市,但是我覺得我們不一定要死死板板地用英文字。像宜蘭就有很多鄉下的景,走出去就能到田野、鄉村。
你們會希望藉由這樣的活動(速寫)去推廣台灣的美景嗎?
我們不會特別推廣美景,我們只是推廣速寫這個活動,「生活速寫」。所以畫靜物或是畫裸女、肖像雖然是一個很平常的練習,但我比較不鼓勵,至少我們社團的原意不是這樣。因為那是一種練習,那比較不是你生活中碰到的東西,裸女或肖像都是安排的,而我們比較喜歡生活中發生的、看到的、遭遇到的,不是刻意安排的東西,不是我這裡擺一盆花,然後我來畫這盆花。也許我如果走到這個餐廳,然後那裡擺了一盆很漂亮的花然後我再去畫,那樣會比較有意思,因為你是受氣氛的感染才覺得我要把它畫下來,而不是說我今天要練習畫花然後去擺飾,還特意裝飾得很漂亮。所以是嘗試用繪畫來記錄你的人生。不過我們也不是排斥攝影或其他方式啦,只是不要忘了,用畫畫來記錄東西也是很好的。




Demain, vous organisez l’événement à Xindian, ça se passe sous un pont. C’est pas banal de choisir un pont et en plus sous un pont pour faire une activité. Est-ce que vous pouvez expliquer comment ferez-vous pour choisir les lieux dans les villes pour faire ces rassemblements ?
通常地點可能要有人文氣息,他不會只是一座很漂亮的山,都要帶有人文,譬如說古早的房子、老街、有攤販、有電線桿,不會只有一個地方是有趣的,所以有點像你平常就走過看過的的生活景點。第二點當然就是交通方便,因為我們人去如果是很偏僻的地方就不方便。喔!第三點,最好有遮雨的地方。因為我們常常一個月前就決定了,所以當天會不會下雨也不知道,或者也可能太陽很大,所以我們至少都會有一個地方讓我們結束的時候可以聚在一起,大家把所有的畫都攤出來看、互相分享。我們通常都會攤在地上,所以至少要有一個遮雨的地方。
我講一下我們去過哪些地方?譬如說:北投的公園──北投公園很多景點,溫泉啊、泡腳啊、地熱谷還有一些日本時代留下來的古蹟。新店是大家明天去的景點,像我是舊時常常去,很久沒去了,可是很多記憶、回憶在那裡。它那裡很多新的店家跟以前不一樣,船也不一樣,所以很值得再去看一看。還有一些我覺得很有去的地方。像我們去過比較遠的三貂嶺,搭火車去大概四、五十分鐘,在那裡有一個小火車站在山上,那也滿有趣。雖然那個遠一點,可是那個交通還算好啦,因為你只要搭一趟火車就到了,下了車站就可以走。還有一次到宜蘭,宜蘭火車站也是很古老、很好看,然後它可以走到一個以錢縣縣政府的宿舍區,那整個都很漂亮。然後我們下個月要去鶯歌,我們跟「速寫.桃園」合辦。這是比較遠的,有時候我們會去的地方很簡單,我們有去過赤峰街那個區域,那邊是老街,可是不像迪化街那麼老,都是古時候的洋樓,它是小店,很多「黑手」的,很多小汽車修理場喔!不是像我們現在這樣,有很多汽車小零件,你看就是很多那種黑手的,黑黑、烏麼麼的,那個很有趣,那個也是我們住家旁邊常常會見到的景象。小巷是比較有趣的。我們不會去畫中正紀念堂,譬如說啦。會比較生活。

Est-ce qu’un architecte ou un urbaniste choisirait le même lieu que vous ? Par exemple, la semaine dernière on a interviewé un architecte, si lui, il avait choisi un lieux dessiné dans la ville, peut-être que ce serait le même ? Est-ce qu’il pense qu’il choisit un même lieux qu’un architecte ?
欸……我想不會啦。我們不太考慮建築,比較考慮人文還有趣味性。我們幾乎沒有為某個建築……國父紀念館那個去的話……我們好像沒有去過國父紀念館……沒有吶……答案應該是沒有。為什麼?因為我們大概都不是建築師吧。有啦,我們社團裡有一些建築師,可是建築師你看(他的圖)就可以看出他是建築師,還有他的手法。他們畫得很棒。我不知道怎麼回答,因為我不是建築師所以我沒有那樣的……我們有六個人在選,每個人每年負責選兩個地方。你知道寶藏巖?像寶藏巖那樣的地方我們就會選。寶藏巖是以前的眷村在山坡上。剝皮寮我們也有選過。都這這種比較老的東西。我們比較會去畫一個大建築。我們比較像你剛剛說的「漫遊者」的心態,會到一個地方去走,比較local的,比較小地方……不過現在比較大的建築就像碧潭的吊橋了。有啦,一零一有時候會出現在遠遠的地方,可是我們不會專門去畫一零一,它會出現在背景。


Vous êtes généticien, dans la formation on fait souvent des schémas – des schémas de cellules, des schémas d’atome, des schémas des choses de la nature. Est-ce que vous voyez un lien entre le fait de dessiner comme vous le ferez et votre formation pour dessiner ?
有畫過,但很少。到後來都是用照相。早期相片還沒有那麼興勝的時候我們有畫一些,譬如說顯微鏡下面的細胞,或者畫魚。魚要用「點」的方式去表示牠的陰影、立體感,至於對後來速寫有沒有影響,我想多少有影響,可是從這裡學習的不多,頂多就是學習用點的。(有被要求要畫得很精準。)畫到就是你不能用別的方法,一定要用點的,對很多同學來說很痛苦,因為你一定要用點的,不能用這樣塗。因為它是傳統的。在這個過程中也沒有人教你,因為老師自己也不見得做得多好,我們的解剖學老師他就要求這樣,所以也沒有真正學到什麼,只是玩過這樣。我不覺得在這裡做的事情對後來有什麼太大的幫助,沒有。它有幫助到練習觀察,不是繪畫本身。像觀察那些細節,這些也算寫生啦,算練習啦。不過這些後來很快也都變照相了嘛。


1.        Pourriez-vous vous présenter et présenter votre parcours professionnel ?   
Je suis, en quelque sorte, un généticien. Je suis rentré à Taïwan en 1981 après avoir obtenu mon doctorat aux Etats-Unis. J'ai travaillé dans les services de découverte d’Eurofins Pharma (汎球藥理研究所Eurofins Pharma Discovery Services) puis à l’Université nationale Yang-Ming. (國立陽明大學) Enfin j’ai pris ma retraite à l'été 2014. Ainsi, j'ai travaillé pendant près de trente ans en tant que chercheur dans le domaine de la génétique microbienne.

2.        Pourquoi avez-vous commencé à faire des croquis ?
En 2008, je suis tombé sur un cours de sketch de雷驤 (lei xiang) qui s’appelle « 速寫走著瞧 su xie zou zhe qiao » (sketch, aller et voir) et j’ai commencé à faire des croquis. En fait, j’ai toujours aimé peindre, et quand j’enseignais au collège communautaire, je savais que雷驤 (lei xiang y enseignait aussi, mais nous ne nous sommes jamais rencontrés pendant cette période. Et cette fois-là, j’ai suivi son cours de dessin, quatre fois, ça fait quatre semestres, et huit cours par semestre. « 速寫su xie », c’est « sketch » en anglais, c’est-à-dire que ce qui le distingue des peintures classiques, son essence est l’instantanéité: il s’agit de dessiner ce que vous voyez, vous ressentez, ou bien ce qui vous touche dans la vie. Quant au temps, il ne s’agit pas d’apporter votre matériel de peinture pour peindre pendant une ou deux heures, mais de prendre note à tout moment, de saisir l’occasion et le paysage sur le vif. C’est intéressant pour moi, car cette manière de peindre ne vise pas seulement à montrer que « je sais bien peindre », mais à montrer « ce que je ressens dans mon coeur », et à noter les choses à un moment donné. Ainsi j’ai commencé à faire beaucoup de croquis. Une fois, j’ai découvert un journaliste qui dessinait en faisant son reportage, c’est une bonne méthode, parce qu’il nous encourage à faire des croquis et à les partager.
Dessiner et écrire un journal intime n’est pas la même chose: l’art est comme la littérature qui a besoin d’être partagée, n’est-ce pas ? Vous ne faites pas des croquis pour les garder comme un secret. L’art a besoin d’être partagé, et c’est important que les gens puissent apprendre les uns des autres. Cela encourage également les gens à commencer à desssiner. Ensuite, j'étais avec mon ami 劉文祥 liu wen xiang, et en même temps, 莊嘉強zhuang jia qiang a créé « 速寫Urban Sketchers檳城Penang » à Penang en Malaisie avec plusieurs autres personnes. Grâce à leurs encouragements, nous avons établi le nôtre, ça a fait quatre ans le 19 mars. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons environ 18 000 membres. Beaucoup d’entre eux s’intéressent, laissent des messages, mais ceux qui participent activement ne sont pas aussi nombreux, à peu près cent ou deux cents personnes.
Chaque mois, nous organisons une activité de dessin sur le vif, et chaque fois il y a environ cent personnes qui viennent. En plus, nous organisons conjointement une exposition de peinture chaque année. Au début, nous n’avions que 60 participants, puis 90, jusque’à la troisième session, nous avions 120 participants. L'activité a eu lieu à 剝皮寮 bo pi liao à 萬華wan hua, et il y avait beaucoup de monde parce que c’est un quartier touristique, et ces 120 participants ont certainement beaucoup d’amis... Vous voyez ? Je trouve que c’est significatif. En plus, la plupart d’entre nous ne sont pas spécialistes, c’est pourquoi c'est encore plus intéressant, nous espérons que ce soit une activité de dessin pour tout le monde. Les spécialistes, les peintres, les designers ou bien les architectes ont leurs propres clubs, mais nous promouvons ces activités pour que les amateurs, les enfants, les vieillards, les femmes au foyer, etc. puissent y participer.
À mon avis, peindre ou faire des croquis, c'est comme le karaoké aujourd’hui. Avant, tout le monde n’osait pas vraiment chanter car presque tous ceux qui chantent sont des  vrais chanteurs, et il est rare de se présenter sur scène, mais de nos jours, nous pouvons tous alller au karaoké, non ? Peindre aussi, tout le monde devrait essayer, il ne faut pas avoir peur. Vous chantez au karaoké, personne ne vous critique, pour peindre c'est pareil, l'important c'est d'être heureux.

3.        Les ancêtres des urban sketchers pourraient être les aquarellistes du XVIIIe  siècle. Comment se fait-il qu’une pratique si ancienne provoque un tel regain d’intérêt ?
Je trouve que cet intérêt existe toujours, mais souvent ce sont les peintres qui peignent. En fait, nous faisons la même chose, beaucoup d’entre nous dessinons. Je n’ai pas commencé à peindre il y a huit ans, j'ai toujours aimé peindre, je prends un crayon et je dessine librement, et j’essaye de peindre de plusieurs autres manières, par exemple je fais aussi des croquis, je pense qu’il y a beaucoup de gens comme ça. La différence, c’est que maintenat nous sortons tous en disant: « Ah ! J’aime peindre, toi aussi... » Parmi nous il y a quelqu’un qui aime vraiment peindre mais qui ne l’a pas fait depuis trente ans, ça peut même être le cas des spécialistes ! Cela ne veut pas dire que les spécialistes n’ont jamais peint, mais tout ce qu’ils ont peint était demandé par leurs clients, par exemple les designers, les artistes qui travaillent dans ce domaine, ils n’ont pas peint ce qu’ils avaient envie de peindre. Je crois qu’ils aiment dessiner comme moi, en plus ils peignent des choses vraiment très intéressantes. L’important n’est pas de « peindre bien », cela ne me montre pas grand chose, mais, il faut que ce soit « intéressant », par exemple, dessiner les chiens, les chats, les fils, les petit-fils, ou bien le père qui dort sur le canapé... C'est ainsi que beaucoup de gens ont commencé à faire des croquis, enfin c'est devenu une tendance. Vous m’avez demandé pourquoi beaucoup de gens font des croquis aujourd’hui, je trouve que la raison concerne Internet. S'il n’y avait pas Internet, il serait difficile de rassembler tout le monde. La plupart des interactions de notre club, à part la réunion régulière chaque mois, ou les activités de dessin que les membres organisent personnellement, se font en ligne. C’est vrai qu’Internet joue un rôle très important.

4.        Le principe de l’association repose sur les réseaux sociaux et sur la technologie d’Internet. Quel est l'avantage d'avoir un site Web ?
Partager et organiser. Par exemple, quand nous allons organiser quelque chose, il faut d’abord l’annoncer, donner les informations, etc. Sans Internet, c’est difficile. Si nous mettons l'information sur Facebook, tout le monde pourra la voir, les gens pourront la partager avec les autres, c’est très utile, nos expositions dépendent aussi de cela. Par ailleurs, sur Internet, vous pouvez même partager la « technique », par exemple, certains d'entre nous ont mis des vidéos de leurs démonstrations (pour montrer leur façon de peindre...) sur Youtube. De plus, nous organisons des conférences qui sont mises en ligne car l’espace internet « surpasse » l’espace réel: même si vous n’avez pas le temps pour le moment, vous pouvez la voir plus tard, après un, deux ou trois ans, vous la trouverez. C'est bien profitable de cet aspect-là. Imaginez, à l’époque où il n'y avait pas Internet, comment faire ? L'expansion serait lente, tout ce que j’ai dit serait impossible, et nous ne pourrions pas faire savoir aux autres ce que nous faisons dans quatre ans. Tout est impossible sans Internet, et les gens ne prendraient pas une part si active à l'association.

您和您畫的對象間會建立某連結嗎?
Quelles relations entretenez-vous avec les gens que vous dessinez ?

通常沒有關聯。通常你都是在旁觀察,像我畫的這些大部分都沒有什麼關聯。我不太會像要人家坐在那裡,幫他畫肖像那個樣子,那個比較不自然。就好像照團體照一樣,很好的紀念,可是就比較沒味道,因為每一個人都看不出他的個性。可是你讓他做自己的事情,你在旁邊畫,你才能畫出他的特點、個性。所以我通常跟我畫的對象都沒什麼互動,常常他們都是事後才看到,那就很有意思。像我上次在畫這個餐廳的東西,然後這個waitress她可能有看到我在畫,後來就跑過來說「這是你的賬單明細。」我就知道她一定想要來看看這個,因為拿個賬單明細來給你看很奇怪,通常不會這麼提。那我就拿(我的畫)給她看,她也看得很高興。通常他們會說:「讓我拍個照。」
Normalement, je n'ai pas de relations avec eux. Le plus souvent, on observe les gens à leur insu.  La plupart de mes dessins n’ont pas de rapport direct avec les gens. Je ne leur demande pas de rester immobiles, comme on le fait pour un portrait, ce qui n’est pas naturel. C’est comme la photo de groupe qui apporte de bons souvenirs, mais qui a moins de saveur.  Comme nous le savons, chacun a son caractère. Si nous laissons les gens faire leurs affaires et nous dessinons à côté, nous allons dessiner leurs traits les plus caractéristiques. C’est pour cette raison que je n’ai presque pas de rapport avec les gens que je dessine. Ils ne voient mon dessin qu'après que je l’aie fini. La dernière fois, j’ai dessiné dans le restaurant où nous sommes. Cette serveuse, ayant vu que j’étais en train de dessiner, est venue en me disant: "Voici votre addition !’’ Je me suis rendu compte qu’elle voulait voir mon dessin parce que c’est bizarre ici de montrer aux clients leur addition. (entre parenthèse de David, je ne comprends pas ce qu’il veut dire) On n’a pas cette habitude. Je lui ai montré ainsi mon travail et elle était contente. On me demande souvent aussi: "Je peux prendre une photo de votre dessin?’’
群眾發現有人在畫他和發現有人拿相機在拍他的反應會有什麼不同嗎?
Est-ce que les gens réagissent de la même façon avec un photographe ?
我不知道吶。不過通常有兩種人,一種人會不高興,另一種會高興。所以看人啦。不過像我都盡量不讓對方知道。如果有人發現我一直瞪他的話,我會假裝眼睛不要瞄著他,用眼角看著他,或者他轉過頭、低下頭的時候我再看他一下,就不要讓他覺得我們在畫他,這樣比較好啦。畫畫跟照相比較不一樣,畫畫我永遠可以說:「這不是你呀!這為什麼是你?」照相的話你就很難說你沒照人家。畫畫我要畫的話其實是我的自由,在公共場所畫一個人其實還好啦,通常都不會特別怎麼樣。可是我也還是比較低調,不太會讓人家知道,會假裝沒事。
Je ne sais pas.... Il y a deux sortes de gens, certains sont mécontents, certains ne le sont pas. Ca dépend... Mais j’essaie de ne pas être vu. Si quelqu'un s'aperçoit que je le regarde, je ferai semblant de ne pas le regarder et je l’observerai du coin de l’oeil. Ou alors, j’observe cette personne quand elle tourne ou baisse la tête. Il vaut mieux ne pas être remarqué par les gens quand on dessine. Dessiner est différent de photographier. Si on me demande, je peux toujours répondre: "Ce n’est pas vous! Pourquoi avez-vous l’impression que je vous dessine ? ’’ Pour la photo, c’est presque impossible de nier. Dessiner est plus libre pour moi. Normalement les gens n’agissent pas contre ça, donc je pense que dessiner en public ne pose pas de problème. Mais, je reste quand même discret pour éviter les problèmes.
老師您在外面畫畫的時候,會有人在旁邊看嗎?Quand vous dessinez à l'extérieur, est-ce que des gens viennent vous regarder?
有有有、會會會……最有趣的是小孩子。小孩子過來我覺得很有意思,他們最喜歡看。然後媽媽就在旁邊說「你看人家在畫畫喔……」那我們有時候就拿點筆拿點紙,說「你來畫一畫啊!」然後小孩子就會塗鴉……
我最常碰到的意見就是說:「噢……你畫得真好!你什麼時候開始畫畫?」「什麼時候開始學?」「你學多久?」我都說:「我跟你學得一樣久。」我的意思就是說,小孩子的時候大家都畫畫啊,沒有一個小孩子不喜歡畫畫,很少啦!幼稚園或更小的時候,爸爸媽媽拿來紙筆你就亂畫嘛!問題其實不是什麼時候開始畫,大家都很早就開始畫了,小學也畫、幼稚園也畫,中學大部分都還有一點畫畫,除了被要求去補習、上課……問題是:你什麼時候停止畫畫?所以我剛剛就說:問題不是你什麼時候開始畫畫,而是你什麼時候停止畫畫。對不對?很多人都畫啊,可是不知道為什麼大了很人都停止了。畫畫跟寫字一樣啊,都是一種在紙上很容易做的事情,也滿有趣的啊,但為什麼停掉呢?
Ah ! Oui, oui!  Les plus intéressants sont les enfants, surtout quand ils viennent me voir. Ils aiment bien me regarder dessiner et leur maman leur dit: “ Tu aimes bien regarder ce monsieur qui dessine.” Parfois, je donne un papier et un crayon aux enfant en leur disant: “ Tiens! Tu veux dessiner quelque chose ? ” Et les enfants se mettent à dessiner. Très souvent, on me dit: “Comme tu dessines bien ! Quand as-tu commencé ce métier de dessinateur ?” ou bien “Depuis quand vous apprenez à dessiner?” Je leur répond toujours: “Je dessine depuis aussi longtemps que vous!” Ce que je veux dire, c’est que quand nous étions petits, nous aimions tous dessiner, il y a très peu d'enfants qui n’aiment pas. Quand nos parents nous donnaient une feuille, on dessinait n’importe quoi. Donc, pour moi, le plus important, ce n’est pas que nous ayons appris à dessiner il y a longtemps, mais depuis quand avons-nous arrêté de dessiner, n’est ce pas? Beaucoup de gens savent dessiner. Ils s’arrêtent pour je ne sais quelle raison. Dessiner, c’est comme écrire, c’est quelque chose qui est facile à faire sur un papier, et c’est très intéressant. Je ne comprends pas pourquoi les gens s’arrêtent de le faire.
那當有人在圍觀您畫畫的時候,您會覺得不自在嗎?traduction?
還好,還好……有些人很有趣,會說「那個樹畫得太大啦!這個人不像……」(笑)很好!我覺得很有趣!你還要常常跟他解釋說:「我不是要畫『像』的……」(笑)不過沒關係啦,很少有人有惡意,大家都是因為好奇心。最有趣的是小孩子,我有一次在華山畫的時候,嘩──旁邊就圍了五、六個小孩在看!我覺得那很有意思。因為我們就要鼓勵他們也來畫畫……
Ça va... Ça ne me pose pas de problème. Il y a des gens qui sont intéressants. Certains m’ont dit: “ cet arbre est trop grand sur votre dessin! Vous avez mal dessiné cette personne-là!” (rires) C’est bien, je trouve ça intéressant. Je dois parfois leur expliquer que l'exactitude n’est pas mon objectif. Mais ça va, ils ne sont pas méchants, ils me font des remarques par curiosité. Les enfants sont les plus intéressants. Une fois, quand je dessinais à Hua Shan, soudain, 5 ou 6 enfants m’ont entouré. Je trouve ça merveilleux parce que je peux les encourager à dessiner.

對您而言繪畫行動如何增進我們的感知能力
En quoi d’après vous la pratique du dessin améliore notre sensibilité ?
你要畫人的時候你會更注意去觀察。我如果這樣拍個照,我可能沒有注意到他衣服的細格子那麼漂亮,還有他的外套有直紋,他的臉是長的,每一個人臉型不一樣嘛,然後他的手指滿粗的!我去畫我才會注意到這種東西,可是如果我平常沒有去畫的時候,我就不會去注意到這些細節。你的感覺一定會比較敏銳,所以繪畫確實會幫助你。跟唱歌不太一樣,唱歌人家歌詞歌譜都寫好了,照樣去唱而已。繪畫不同的是,你要創造。我要畫出那個手,我要創造,我畫出來是沒有一個人有畫過的。回到剛剛的攝影,我們剛剛不是討論為什麼有攝影還要畫畫?我們拿著照相機,兩個人都站在這個地方,你照出來都差不多啦!你拍一百張我拍兩百張都差不多,可是我畫的跟你畫的就很不一樣。你認識他的方式跟我認識他的方式不一樣,你的觀察不一樣,你自己繪畫的風格也不一樣。所以,你出去旅遊照相,可是我不照相,我繪畫。我如果照相的話,我照的東西Google上面同樣都有了,很多人照,可是我這幅畫是世界上獨一無二只有我畫出來的,這是獨一的、沒有人重複的。
常常有人說:「陳老師,你畫的都很快樂、很歡樂的樣子。」我說:「那是因為我畫的時候心情很好。」真的會表現出來。像這樣的畫紅紅綠綠,當時的景象並不是這個樣子的,或者說有,但有其他很多雜雜的顏色,可是我把這些紅綠孤立起來就顯得很快樂的樣子,那是因為它反映我的心情。所以你如果心情很沉悶的話畫出來就不會這樣,就比較像這樣……所以會有影響,反映你的心境。
Quand on veut dessiner une personne, il faut l’observer très attentivement . Si je prenais une photo de cette personne, je ne verrais pas les jolis petits carrés sur son vêtement , les rayures sur sa veste ni son visage un peu long . Chacun son visage . En plus, ses doigts sont un peu gros ! Si l’on dessine, on va découvrir tous ces détails. Si je n’ai pas l’habitude de dessiner, je ne remarquerai pas tout ça. Dessiner nous rend sensible et nous aide à observer. Ce n’est pas comme chanter . Le chanteur n’a qu’à suivre les paroles et les chansons qu’on lui a faites. Dessiner est très différent, il faut créer. Pour dessiner les mains que je viens de voir, je dois créer. Et personne ne peut imiter ce que je fais. Revenons à la photographie. Nous venons de discuter la raison pour laquelle on dessine quand on a déjà l’appareil photo. Prenons un exemple , si deux personnes prennent une photo individuellement devant une scène en même temps, il n’y aura pas de différence entre ces deux photos. Si l’on répète ça cent ou deux cents fois, ce sera pareil . Dessiner, c’est tout autre chose. Votre façon de saisir le monde n’est pas la mienne, il en est de même pour l’observation et le style . C’est ainsi que je ne prends jamais de photos quand je voyage. Je dessine . Si je prends des photos, ce sera comme les photos que l’on trouve sur Google . Il y a beaucoup d’images identiques . Mais mon dessin, il est unique . Il n’y a pas d’autres exemplaires.
On me dit souvent: Monsieur Chen, vos dessins donnent une impression très gaie !” Je leur réponds: "C’est parce que je suis très heureux quand je dessine."  Ça se voit immédiatement . Ces couleurs si vivantes, la vraie scène n’était pas comme ça! Ou bien c’était peut-être comme ça... Les couleurs changent et se mélangent tout le temps . Ces couleurs vives que j’ai saisies rendent cette scène très joyeuse. Mon dessin reflète mon sentiment . Donc si l’on est de mauvaise humeur, le dessin ne sera pas comme ce dessin-ci , mais plutôt comme celui-là. Ça se voit clairement .

La condition urbaine的作者以「漫遊者」一詞來形容一個在城市見證各式奇特的經驗的人。漫遊者可以在自身的孤獨和群眾的喧囂中取得平衡。他為生命注入了一種不確定的可能性並試圖尋找各種經驗中的平凡與不凡。請問您身為一位urban sketcher,是否也有與漫遊者相近的感受呢?
L’auteur de La Condition Urbaine prend l’exemple d’un flâneur pour illustrer l’expérience d’étrangeté dans la ville. Le flâneur est celui qui hésite entre la solitude et la multitude. Il éprouve dans la ville une expérience incertaine, indéterminée et inquiète et il cherche un équilibre dans ses expériences à la fois banales et insolites. Est-ce que la pratique de urban sketcher vous donne un sentiment proche de celui du flâneur ?
應該多少有啦。你在城市裡面行走、繪畫,你一方面是參與者,一方面也是旁觀者。這兩個當然不是分得那麼清楚,因為它不像你看照片,看照片的話就是分得很清楚。以這個(餐廳的速寫)來講,我在餐廳畫這個,我在那裡吃飯用餐,然後我畫他們的櫃台、人,可是對方跟我之間後來還是有互動。當然有些景色──譬如說你看到一個垃圾桶,小狗在那裡啃東西,風吹、雨淋,你沒什麼參與,可是你是個旁觀者,你就可以記錄那個東西,這樣子的情況也有。有積極參與的情況,那剛剛說的這個是比較介於兩者(參與與旁觀)之間。
我們社團裡面有幾個人做得很像你說的「漫遊者」。跟我一起創辦「速寫.台北」的劉文祥,他最像這樣的人,最符合你剛剛說的樣子。你上去看他臉書上或者他po在我們「速寫.台北」上的東西,他遊走在各個地方,不只台灣,還有東南亞、中國、尼泊爾……等等,到處去畫這些城市、鄉村角落的這些……
我想先回過來講城市速寫者urban sketcher……我是不太喜歡用「城市速寫者」這個名稱啦,也許在西雅圖他們是這樣做,可是在台灣,我們不是只在做「城市」,「鄉村」我們也畫。西雅圖大概比較沒有鄉村……我比較喜歡自稱為「城鄉速寫者」啦。不要侷限於城市,鄉下也是很好的速寫場所。也許「urban」標榜的就是城市,但是我覺得我們不一定要死死板板地用英文字。像宜蘭就有很多鄉下的景,走出去就能到田野、鄉村。
Plus ou moins, je crois. Quand on se promène dans la ville où l’on dessine, on est à la fois témoin et observateur. Les deux rôles ne se distinguent pas nettement. Pourtant, pour la photographie, on peut distinguer les deux rôles. Prenons le croquis comme exemple, quand je dessine dans ce restaurant et  que je prends mon repas ici, je dessine cet espace et ces gens. Mais nous avons un contact. Bien sûr, il y a des scènes... par exemple, cette poubelle-là, ce chien qui mord, le vent qui souffle et la pluie qui tombe. On ne peut pas participer à ces mouvements, mais on en est l'observateur . Nous pouvons décrire ces choses; ça nous arrive. Dans certaines situations, on participe activement. Mais dans les situations que je viens d’énumérer, nous sommes entre les deux rôles .
Dans notre association, il y a une personne qui ressemble beaucoup au ‘flâneur’ selon votre définition. Ce monsieur, Wen Shian Liu, coopère avec moi pour la fondation de ‘Sketch, Taipei.’ Il est toujours comme un flâneur qui voyage en tous lieux, non seulement à Taiwan, mais aussi dans le sud-est de l’Asie, la Chine, le Népal, etc. Il dessine dans toutes les villes, tous les villages....
Revenons sur Urban sketcher, je ne suis pas d’accord avec ce terme. Peut-être à Seatle, on ne dessine que dans les villes. Mais à Taiwan, on ne dessine pas seulement les villes, on dessine aussi les villages. Il n’y a pas de village à Seatle, je crois... Je préfère être considéré comme “urban-village sketcher”. Je ne veux pas me contraindre à la ville. Les villages sont aussi très bien pour faire des croquis. Même si le principe du terme urban signifie seulement la ville, je pense qu’il faut avoir un peu de souplesse. A Yilan par exemple, on a des scènes de campagne et nous pouvons profiter de ces ressources.
Q12
Régine : Est-ce que vous espérez populariser les beaux paysages de Taïwan à travers ce mouvement du croquis urbain ?

Carton Chen : Non, nous ne popularisons pas les beaux paysages. Nous popularisons seulement le croquis, le croquis de la vie. Donc, dessiner une nature morte ou une femme nue, c’est un exercice classique. Une femme nue ou un portrait, je n’encourage pas à dessiner ça parce que c’est un exercice, ce n’est pas ce que vous voyez dans la vie. Un nu ou un portrait sont arrangés. Nous, nous aimons plus dessiner ce qu’il se passe, ce que vous voyez, ce que vous rencontrez dans la vie et qui n’est pas délibérément arrangé. Je ne mets pas délibérément un pot de fleurs pour dessiner une fleur. Probablement, j’entre dans un restaurant, il y a une belle fleur et je la dessine. C’est plus intéressant, n’est-ce pas ? Parce que vous êtes affecté par l’atmosphère quand vous allez dessiner. Ce n’est pas que je vais m’exercer à dessiner une fleur aujourd’hui, alors, j'ai pris un pot de fleurs très joliment décoré.

Régine : Donc, vous espérez plus que tout le monde peut faire l’expérience de personnes et de toutes les choses dans la vie.

Carton Chen : Oui. Essayez de noter votre vie à travers des dessins.

Q13
Régine : Demain, vous organisez un événement à Xindian, comment choisissez-vous les lieux pour les rassemblements des croquis urbains ?

Carton Chen : Les lieux que nous choisissons sont intéressants. Généralement, les lieux doivent avoir une trace humaine, il ne faut pas que ce ne soit qu'une belle montagne. Par exemple, une ancienne maison, une vieille rue, des lieux où il y a des vendeurs, des poteaux électriques… Il n’y a pas qu'une seule chose qui soit intéressante. Cela ressemble aux lieux intéressants où vous allez et à ce que vous voyez dans la vie quotidienne. Le deuxième point important, c'est que les transports soient pratiques parce que si les lieux sont reculés, ce n’est pas pratique d'y aller. Troisième point, il vaut mieux qu'il y ait un espace qui puisse abriter de la pluie parce que nous décidons souvent du lieu un mois avant, nous ne savons pas ce jour-là, s’il va pleuvoir ou s'il y aura du soleil. À la fin de l'activité, nous allons nous rassembler et partager nos dessins. Nous les mettons par terre, donc nous avons besoin d’un espace à l'abri de la pluie. Si je parle un peu des lieux où nous sommes allés, il y a par exemple le Parc de Beitou, il y a beaucoup d’attractions comme les sources chaudes, la vallée thermale et des miracles antiques restants depuis les périodes où Taïwan était sous domination japonaise. Et nous allons à Xindian, c’est le lieu pour demain. J’y suis souvent allé autrefois, je n’y vais pas depuis longtemps, mais j'y ai beaucoup de souvenirs. Maintenant, il y a de nombreux magasins différents des anciens. Les bateaux sont aussi différents, donc, cela vaut une visite de nouveau. Il y a encore un lieu… Je pense que c’est très intéressant. Nous sommes allés dans deux lieux un peu loin. L'un est 三貂嶺. Vous connaissez ? Cela prend environ quarante, cinquante minutes pour y aller en train. Un petit train… C’est intéressant. Nous y arrivons et il y a une petite station dans la montagne. C’est aussi intéressant. Malgré la distance, le transport est pratique parce que vous ne prenez que le train et vous n’avez pas besoin de changer de ligne. Vous descendez du train et vous êtes à destination. L’autre lieu est Yilan (宜蘭). La gare de Yilan est aussi ancienne et belle. On peut aller dans le quartier où il y avait des dortoirs du gouvernement de la ville. Tous les quartiers sont magnifiques. Et puis nous irons à Yingge (鶯歌) le mois prochain. Nous coopérons avec le groupe Urban Sketchers Taoyuan (速寫.桃園). Ce lieu est plus loin. Parfois nous allons dans des lieux très simples, par exemple, nous sommes allés dans la rue Chifeng (赤峰). Elle ressemble un peu à une vieille rue, mais elle n’est pas comme la rue Dihua (迪化) où se trouvent de vieilles maisons occidentales. Dans la rue Chifeng se trouvent de nombreux petits magasins, des gens dont la profession est la réparation de voitures, et il y a beaucoup de petits garages qui ne sont pas comme ceux d’aujourd’hui. Vous pouvez voir beaucoup de pièces de voiture. Les mains des garagistes sont noires. C'est intéressant. C’est une image qui est souvent vue à côté de nos maisons. Les ruelles sont plus intéressantes. Nous ne dessinons pas Le mémorial Tchang Kaï-chek (中正紀念堂), par exemple. Nous dessinons en général des choses de la vie.

Q13.1
Angélique : Est-ce qu’un architecte ou un urbaniste choisirait le même lieu que vous ?

Carton Chen : Je pense que c’est non. Nous ne considérons pas les bâtiments, nous considérons souvent la culture humaine et l’intérêt. Les bâtiments… presque pas… nous ne dessinons pas les bâtiments… Non, la réponse à cette question est probablement non.

Ivan : Pourquoi ?

Carton Chen : Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas architectes. Il y a quelques architectes dans notre groupe, mais vous pouvez reconnaître l’architecte à son dessin et à sa façon de faire des ébauches, et en général ils dessinent très bien… Je ne sais pas comment répondre parce que je ne suis pas architecte, je n’ai pas d’idée… Nous avons six personnes chargés de choisir des lieux. Chaque personne choisit deux lieux par an. Et… il y a encore la Colline de trésor (寶藏巖, Treasure Hill). Vous connaissez ? Nous choisissons des lieux comme celui-ci. Cette colline est aussi… Comment dire ? Elle ressemble à un village militaire sur la pente d’une montagne. Nous avons aussi choisi le quartier historique de Bopiliao (剝皮寮). Nous dessinons ces vieilles choses. Nous sommes comme les flâneurs dont vous avez parlé tout à l’heure, nous allons dans un lieu et nous nous promenons. Les lieux plus locaux et plus petits… Mais maintenant le bâtiment le plus grand qu'on ait dessiné est… Le pont suspendu de Bitan (碧潭). Il me semble que… Ah oui, Taipei 101 apparaît comme un décor, mais nous ne dessinons pas Taipei 101.

Q14
Angélique : Vous vous êtes spécialisé en biologie et dans cette formation on fait souvent des schémas. Des schémas de cellules, des schémas d’atome, des schémas des choses de la nature. Quelle influence cette formation a-t-elle sur le fait de dessiner ?

Carton Chen : Nous avons dessiné ce genre de choses, mais pas souvent. Nous avons dessiné en étudiant la biologie, mais par la suite, bien sûr, nous avons pris des photos. Quand la photographie n’était pas si développée, nous avons dessiné un peu. Par exemple, sous le microscope, nous dessinions des cellules ou des choses dont vous avez parlé ou des poissons. Le poisson, nous faisons un exercice que le poisson doit… par exemple, on devait utiliser des points pour montrer l’ombre et la stéréoscopie. Mais est-ce que cette formation a une influence sur mes croquis urbains ? Je pense qu’elle influence un peu, mais je n’ai pas beaucoup appris dans cette formation. J’ai seulement appris comment dessiner avec des points. Rien de très spécial.

Angélique : Quand vous avez fait ces schémas, vous demandait-on de les dessiner précisément ?

Carton Chen : Oui. Quand nous dessinions, nous ne pouvions pas colorier. Nous devions faire une image précise. C’est pénible pour plusieurs camarades parce que vous devez dessiner par des points, vous ne pouvez pas colorier. C’est la tradition. En fait, dans la formation, le professeur ne vous enseigne pas parce qu’il lui-même ne le fait pas bien. Donc, on n’a rien vraiment appris, on ne faisait qu’un exercice. Je ne pense pas que ce qu’on fait dans cette formation apporte une aide pour faire des croquis.

Régine : Est-ce que cela vous aide à devenir plus subtil quand vous observez l’environnement naturel ?


Carton Chen : Oui, j’observe plus attentivement. Cela vous aide à observer, mais pas à peindre. Le fait de l’observation, oui, c’est ça, observer des détails. Oui, c’est aussi… c’est aussi un croquis sur le vif parce que vous voyez un poisson là et que vous le dessinez. C’est comme un exercice. Mais ça a rapidement été remplacé par la photographie.