Jetons un oeil sur le programme des entretiens et des documentaires.
Nos partenaires nous offrent plusieurs possibilités :
- Pinewave, la webradio de l'université nous offre la possibilité de faire des stages. Ils commenceront à partir du 13 et du 15 octobre.
- Radio Campus Paris accepte de diffuser nos Haïkus radiophoniques sur un format d'une minute - on peut en proposer un par semaine (soit deux chacun par semestre)- et nos documentaires (une heure).
- Asialyst diffusera également Haïkus et documentaires via un blog que j'animerai (un sémiologue à Taipei).
- BFT: nous produirons pour son site une série de "grands portraits" issus de nos documentaires. Ces portraits devront être en français et en chinois.
En échange de ces matériaux sonores, nos partenaires acceptent d'encadrer des stages. Êtes-vous intéressés et disponibles pour ces stages ?
Notre premier entretien avec Chen Yi-wen aura lieu après la représentation le samedi 10 octobre. Tout le monde est-il disponible ?
https://www.facebook.com/死刑犯的最後一天-905453709529272/timeline/
Nous allons devoir préparer cet entretien, distribuer le travail de préparation et le rôle de chacun. Je vais tâcher de replacer la problématique de la peine de mort à Taiwan dans une perspective sémiologique avant de présenter brièvement le texte de Victor Hugo (Les Dernier jours d'un condamné, 1829).
Roland Barthes ne cesse de commenter la presse. En 1953, c'est-à-dire avant même la découverte de la révolution saussurienne, l'application de Saussure à la "nouvelle critique" et le début de l'aventure sémiologique, les Mythologies se présentent comme une série de commentaires greffés sur l'actualité. (Le Monde est alors son journal de référence.) Si bien que la sémiologie, métalangage par essence, ressemble parfois à une sorte de "journalisme au second degré".
Il n'y a qu'un pas finalement entre les "chroniques" d'un analyste et les commentaires critiques de Roland Barthes. Tous pourraient figurer dans les colonnes d'un journal ou d'une revue sous la rubrique "analyses". La différence réside dans l'attention que porte Roland Barthes à la langue dans la vie quotidienne. Ce qui autorise le critique littéraire (qui n'est pas encore sémioticien) à s'intéresser aux sujets les plus variés et en apparence les plus futiles, c'est que la société (française) est traversée par la langue. La littérature déborde des livres. En réalité, elle est partout! L'originalité de Barthes est là. Il s'intéresse en l'occurrence aux faits d'actualité comme s'ils s'agissaient de "mythes contemporains". Avec la même distance qu'un anthropologue analyse les mythes grecs ou bororos. La société a beau être moderne, elle est structurée par un imaginaire fait de mythes et d'archétypes. Ce sont ces mythes qui nous gouvernent et permettent au critique une lecture politique du monde.
"j'entendais alors le mot dans un sens traditionnel. Mais j'étais déjà persuadé d'une chose dont j'ai essayé ensuite de tirer toutes les conséquences : le mythe est un langage. Aussi, m'occupant des faits en apparence les plus éloignés de toute littérature (un combat de catch, un plat cuisiné, une exposition de plastique) je ne pensais pas sortir de cette sémiologie générale de notre monde bourgeois, dont j'avais abordé le versant littéraire dans des essais précédents". Roland BARTHES, "Avant-propos" Mythologies.
Les faits d'actualité que Barthes commente ne sont pas tous futiles, loin s'en faut. C'est ainsi qu'il commente "L'Affaire Dominici" qui a défrayé la chronique dans les années 50. Les Français se sont passionnés pour l'histoire de ce procès couvert non seulement par de nombreux journalistes mais également par des écrivains de renom (Jean Giono) qui ont contribué à la grâce de Gaston Dominici (par le général de Gaulle) en 1960.
Par cet intermédiaire, Barthes prend indirectement position contre la peine de mort et le système pénal français.
Pour le détail des circonstances de cette affaire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Dominici
Trois vacanciers anglais sont assassinés à proximité de la ferme de Gaston Dominici. Les soupçons pèsent sur ce paysan, illettré et incapable de se défendre contre une justice implacable. Il est condamné à mort sans que sa culpabilité soit complètement prouvée.
Lisons l'analyse de "l'Affaire Dominici" par Roland Barthes avant de la commenter à notre tour :
"Tout le procès Dominici
s’est joué sur une certaine idée de la psychologie, qui se trouve être comme
par hasard celle de la Littérature bien-pensante. Les preuves matérielles
étant incertaines ou contradictoires, on a eu recours aux preuves mentales; et
où les prendre sinon dans la mentalité même des accusateurs? On a donc
reconstitué de chic mais sans l’ombre d’un doute, les mobiles et l’enchaînement
des actes; on a fait comme ces archéologues qui vont ramasser de vieilles
pierres aux quatre coins du champ de fouille, et avec leur ciment tout moderne
mettent debout un délicat reposoir de Sésostris, ou encore qui reconstituent
une religion morte il y a deux mille ans en puisant au vieux fonds de la
sagesse universelle, qui n’est en fait que leur sagesse à eux, élaborée dans
les écoles de la IIIe République.
De même pour la "psychologie" du vieux Dominici. Est-ce vraiment la sienne ? On n’en sait rien.
Mais on peut être sûr que c’est bien la psychologie du président d’assises ou
de l’avocat général. Ces deux mentalités, celle du vieux rural alpin et celle
du personnel justicier, ont-elles la même mécanique? Rien n’est moins sûr.
C’est pourtant au nom d’une psychologie "universelle" que le vieux Dominici a
été condamné: descendue de l’empyrée charmant des romans bourgeois et de la
psychologie essentialiste, la Littérature vient de condamner un homme à
l’échafaud. Ecoutez l’avocat général : « Sir Jack Drummond, je vous l’ai
dit, avait peur. Mais il sait que la meilleure façon de se défendre, c’est
encore d’attaquer. II se précipite donc sur cet homme farouche et prend le
vieil homme à la gorge. Il n’y a pas un mot d’échangé. Mais pour Gaston
Dominici, le simple fait qu’on veuille lui faire toucher terre des épaules est
impensable. Il n’a pas pu, physiquement, supporter cette force qui soudain
s’opposait à lui. » C’est plausible comme le temple de Sésostris, comme la
Littérature de M. Genevoix. Seulement, fonder l’archéologie ou le roman sur un
« Pourquoi pas? », cela ne fait de mal à personne. Mais la Justice?
Périodiquement, quelque procès, et pas forcément fictif comme celui de l’Etranger,
vient vous rappeler qu’elle est toujours disposée à vous prêter un
cerveau de rechange pour vous condamner sans remords, et que, cornélienne, elle
vous peint tel que vous devriez être et non tel que vous êtes.
Ce transport de Justice
dans le monde de l’accusé est possible grâce à un mythe intermédiaire, dont
l’officialité fait toujours grand usage, que ce soit celle des cours d’assises
ou celle des tribunes littéraires, et qui est la transparence et l’universalité
du langage. Le président d’assises, qui lit le Figaro, n’éprouve
visiblement aucun scrupule à dialoguer avec le vieux chevrier « illettré
». N’ont-ils pas en commun une même langue et la plus claire qui soit, le
français? Merveilleuse assurance de l’éducation classique, où les bergers
conversent sans gêne avec les juges! Mais ici encore, derrière la morale
prestigieuse (et grotesque) des versions latines et des dissertations
françaises, c’est la tête d’un homme qui est en jeu.
La disparité des
langages, leur clôture impénétrable, ont pourtant été soulignées par quelques
journalistes, et Giono en a donné de nombreux exemples dans ses comptes rendus
d’audience. On y constate qu’il n’est pas besoin d’imaginer des barrières
mystérieuses, des malentendus à la Kafka. Non, la syntaxe, le vocabulaire, la
plupart des matériaux élémentaires, analytiques, du langage se cherchent
aveuglément sans se joindre, mais nul n’en a scrupule: « Etes-vous allé
au pont? — Allée? il n’y a pas d’allée, je le sais, j’y suis été. »
Naturellement tout le monde feint de croire que c’est le langage officiel qui
est de sens commun, celui de Dominici n’étant qu’une variété ethnologique,
pittoresque par son indigence. Pourtant, ce langage présidentiel est tout
aussi particulier, chargé de clichés irréels, langage de rédaction scolaire,
non de psychologie concrète (à moins que la plupart des hommes ne soient
obligés, hélas, d’avoir la psychologie du langage qu’on leur apprend). Ce sont
tout simplement deux particularités qui s’affrontent. Mais l’une a les
honneurs, la loi, la force pour soi.
Et ce langage «
universel » vient relancer à point la psychologie des maîtres : elle lui permet
de prendre toujours autrui pour un objet, de décrire et de condamner en même
temps. C’est une psychologie adjective, elle ne sait que pourvoir ses victimes
d’attributs, ignore tout de l’acte en dehors de la catégorie coupable où on le
fait entrer de force. Ces catégories, ce sont celles de la comédie classique ou
d’un traité de graphologie : vantard, coléreux, égoïste, rusé, paillard, dur,
l’homme n’existe à ses yeux que par les « caractères » qui le désignent à la
société comme objet d’une assimilation plus ou moins facile, comme sujet d’une
soumission plus ou moins respectueuse. Utilitaire, mettant entre parenthèses
tout état de conscience, cette psychologie prétend cependant fonder l’acte sur
une intériorité préalable, elle postule « l’âme »; elle juge l’homme comme une
« conscience », sans s’embarrasser de l’avoir premièrement décrit comme un
objet.
Or cette psychologie-là,
au nom de quoi on peut très bien aujourd’hui vous couper la tête, elle vient en
droite ligne de notre littérature traditionnelle, qu’on appelle en style
bourgeois, littérature du Document humain. C’est au nom du document humain que
le vieux Dominici a été condamné. Justice et littérature sont entrées en
alliance, ont échangé leurs vieilles techniques, dévoilant ainsi leur identité
profonde, se compromettant impudemment l’une par l’autre. Derrière les juges,
dans des fauteuils curules, les écrivains (Giono, Salacrou). Au pupitre de
l’accusation, un magistrat? Non, un « conteur extraordinaire », doué d’un
« esprit incontestable » et d’une « verve éblouissante » (selon le
satisfecit choquant accordé par le Monde à l’avocat général). La police
elle-même fait ici ses gammes d’écriture. (Un commissaire divisionnaire: «
Jamais je n’ai vu menteur plus comédien, joueur plus méfiant, conteur plus
plaisant, finaud plus matois, septuagénaire plus gaillard, despote plus sûr de
lui, calculateur plus retors, dissimulateur plus rusé... Gaston Dominici,
c’est un étonnant Frégoli d’âmes humaines, et de pensées animales. Il n’a pas
plusieurs visages, le faux patriarche de la Grand’Terre, il en a cent ! ») Les
antithèses, les métaphores, les envolées, c’est toute la rhétorique classique
qui accuse ici le vieux berger. La justice a pris le masque de la littérature
réaliste, du conte rural, cependant que la littérature elle-même venait au
prétoire chercher de nouveaux documents « humains », cueillir
innocemment sur le visage de l’accusé et des suspects, le reflet d’une
psychologie que pourtant, par voie de justice, elle avait été la première à lui
imposer.
Seulement,
en face de la littérature de réplétion (donnée toujours comme littérature du
« réel » et de l’humain), il y a une littérature du déchirement : le
procès Dominici a été aussi cette littérature-là. II n’y a pas eu ici que des
écrivains affamés de réel et des conteurs brillants dont la verve éblouissante
emporte la tête d’un homme ; quel que soit le degré de culpabilité de l’accusé,
il y a eu aussi le spectacle d’une terreur dont nous sommes tous menacés, celle
d’être jugés par un pouvoir qui ne veut entendre que le langage qu’il nous
prête. Nous sommes tous Dominici en puissance, non meurtriers, mais accusés
privés de langage, ou pire, affublés, humiliés, condamnés sous celui de nos
accusateurs. Voler son langage à un homme au nom même du langage, tous les
meurtres légaux commencent par là".
Commentaires de "l'Affaire Dominici" :
Quels rapports entre la psychologie et la littérature ? Pourquoi serait-ce la littérature qui condamne Dominici à mort ?
À travers "l'affaire Dominici", Roland Barthes fait le procès d'un certain usage de la causalité commune à la psychiatrie et à la littérature "bourgeoise"et "psychologisante" c'est à dire qui campe des personnages stéréotypés au nom d'une morale "bien pensante" selon une psychologie "universelle".
Quelques autres questions auxquelles je vous laisse répondre :
Barthes fait référence à un procès fictif : lequel ?
Quels journaux cite-t-il ?
Quel est le lien entre la langue et le pouvoir ?
Au nom de quoi condamne-t-il le système pénal ? Quel est finalement l'argument de Barthes contre la peine de mort ?
Qu'est-ce qu'un meurtre légal ?
Un siècle et demi plus tôt, le Dernier jour d'un condamné (1829), autre "texte fictif", s'attaque également au "meurtre légal" pour en défendre l'abolition : "un plaidoyer pour l'abolition de la peine de mort" (préface de Victor Hugo).
Extrait de La préface
http://www.lyc-hugo-marseille.ac-aix-marseille.fr/mort.htm
I
Bicêtre
Condamné
à mort !
Voilà
cinq semaines que j'habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours
glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids !
Autrefois,
car il me semble qu'il y a plutôt des années que des semaines, j'étais un homme
comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée.
Mon esprit, jeune et riche, était plein de fantaisies. Il s'amusait à me les
dérouler les unes après les autres, sans ordre et sans fin, brodant d'inépuisables
arabesques cette rude et mince étoffe de la vie. C'étaient des jeunes filles,
de splendides chapes d'évêque, des batailles gagnées, des théâtres pleins de
bruit et de lumière, et puis encore des jeunes filles et de sombres promenades
la nuit sous les larges bras des marronniers. C'était toujours fête dans mon
imagination. Je pouvais penser à ce que je voulais, j'étais libre.
Maintenant
je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison
dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n'ai
plus qu'une pensée, qu'une conviction, qu'une certitude : condamné à
mort !
Quoi
que je fasse, elle est toujours là, cette pensée infernale, comme un spectre de
plomb à mes côtés, seule et jalouse, chassant toute distraction, face à face
avec moi misérable, et me secouant de ses deux mains de glace quand je veux
détourner la tête ou fermer les yeux. Elle se glisse sous toutes les formes où
mon esprit voudrait la fuir, se mêle comme un refrain horrible à toutes les
paroles qu'on m'adresse, se colle avec moi aux grilles hideuses de mon
cachot ; m'obsède éveillé, épie mon sommeil convulsif, et reparaît dans
mes rêves sous la forme d'un couteau.
Je
viens de m'éveiller en sursaut, poursuivi par elle et me disant : -
Ah ! ce n'est qu'un rêve ! - Hé bien ! avant même que mes yeux
lourds aient eu le temps de s'entrouvrir assez pour voir cette fatale pensée
écrite dans l'horrible réalité qui m'entoure, sur la dalle mouillée et suante de
ma cellule, dans les rayons pâles de ma lampe de nuit, dans la trame grossière
de la toile de mes vêtements, sur la sombre figure du soldat de garde dont la
giberne reluit à travers la grille du cachot, il me semble que déjà une voix a
murmuré à mon oreille : - Condamné à mort !
Distribution et organisation du travail :
Constitution d'un questionnaire en deux parties (le texte de Victor Hugo et son adaptation, la peine de mort à Taiwan) pour le 10.
Recherche : (5 minutes de présentation : une demi-page maximum. Formulez 2 questions.)
1 - Le système pénal français et l'histoire de l'abolition de la peine de mort.
À titre d'exemple voici une comparaison du système pénal américain et français : http://www.lemonde.fr/societe/infographie/2006/03/30/comparaison-entre-le-systeme-penal-americain-et-francais_756406_3224.html
2 - l'engagement de Victor Hugo en faveur de l'abolition
3 - Victor Hugo et la peine de mort
4 - Camus et la peine de mort (Angélique et Régine ?)
5 - le système pénal taïwanais
3 - Victor Hugo et la peine de mort
4 - Camus et la peine de mort (Angélique et Régine ?)
5 - le système pénal taïwanais
6 - l'adaptation du texte de Victor Hugo
7 - Présentation de Cheng Yi-Wen et de sa troupe.
Qui pose les questions ?
Qui tient le micro ?
Qui prend des photos ?
Préparer l'entretien : qu'est-ce qu'un bon entretien radiophonique ?
Fiche : entretien radiophonique ou Interview (première partie)
Un entretien radiophonique
n’est pas une discussion
privée ni même un entretien réalisé pour des recherches personnelles. Tout en
traitant un sujet, il faut garder à l'esprit que l'entretien est toujours
destiné à des tiers, les auditeurs. Cela demande une bonne préparation et une
grande concentration.
Voici quelques
conseils pour bien se préparer :
I. Préparer l’entretien
:
Comment
choisir un sujet ? Choisir un sujet est une
alchimie entre les centres d’intérêt des auditeurs potentiels, nos propres
centres d’intérêt et les exigences du média qui diffuse l’entretien. Il faut
faire preuve d’originalité. Ce choix dépend de nombreux facteurs : sens de
l’information, culture générale, mais aussi intuition, curiosité personnelle,
sensibilité, et cetera.
Sous quel angle le traiter ? Après avoir choisi le sujet, il faut faire quelques
« recherches », c’est-à-dire chercher de plus amples
informations : bibliothèque, Internet, archives, discussions : les
personnes qui maîtrisent bien le sujet sont d’une aide précieuse. Souvent, elles peuvent aussi recommander une
personne à interviewer. Il est possible que toutes ces recherches amènent à
modifier le sujet.
Au cours des
recherches, pour mieux délimiter le sujet, on peut se poser les questions
suivantes (éventuellement en discuter avec d’autres) :
• Quel
est l’intérêt du sujet pour soi et les auditeurs ?
• Qu’est-ce qui peut n’être
pas clair ?
• Quelles contradictions
comporte ce sujet ?
• Quels sont les différents
points de vue sur ce
sujet ?
• Quel aspect est le plus
important ou le plus actuel ?
Choix de l’interlocuteur : qui interroger ?
Le choix de l’interlocuteur détermine
la manière dont on peut traiter le sujet. Nous devons respecter une contrainte
importante : dans notre cas, il faut interviewer une personne francophone.
Cependant cette personne doit pouvoir donner un avis compétent sur le sujet :
• Soit
être spécialiste
• Soit
avoir vécu une expérience susceptible de donner un témoignage remarquable.
•
Soit proposer une opinion générale susceptible d’être utilisée, contredite,
critiquée.
L’interlocuteur est-il familier
des prises de parole ? Est-ce une célébrité ? Une personne qui prend
officiellement la parole ? Ou bien est-elle au contraire une personne qui
n’a pas l’habitude de prendre souvent la parole en public ?
Attention : pour les sujets
qui touchent les institutions ou les autorités, souvent seules certaines
personnes ou le service de presse ont le droit de donner des renseignements.
Il faut déterminer le statut énonciatif de l’interlocuteur. S’il
appartient à une instance représentative, à des organes gouvernementaux
(ambassade, ministère, administration, et cetera) ou à des infrastructures
publiques (musée, université, et cetera) il aura tendance à énoncer une parole
officielle. Au contraire, si l’interlocuteur parle en son nom et qu’il
appartient à une sphère privée, il pourra énoncer une parole
officieuse (une opinion personnelle).
Il est utile de confronter la
parole officielle issue d’une sphère
publique et la parole officieuse issue d’une sphère privée pour mettre en opposition des points de vue et donner
une vision plus juste des événements. Attention :
les deux sphères sont susceptibles d’être soumises aux idéologies, aux idées
reçues et aux opinions douteuses.
Il existe d’autres modes de
confrontations des points de vue. On peut confronter un discours officiel avec
un discours critique. Exemple :
Sur la question des relations Taiwan-Burkina, Taiwan info l’organe d’information du gouvernement peut être opposé
au journal d’opposition burkinabé, L’Événement.
Controverse :
Il existe des sujets
controversés et sensibles (à Taiwan, le rapprochement avec la Chine, la peine
de mort, en France, la guerre d’Algérie, le port du voile, et cetera). Un
sujet controversé suppose de se familiariser avec les arguments des
détracteurs et d’établir un argumentaire.
Dans le cadre d’un
entretien, il faut se demander quel point de vue défend l’interlocuteur pour chercher à lui présenter les
arguments contraires.
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Faut-il rechercher pour
autant la controverse ?
Attention : la profession de journaliste doit répondre à des
règles de déontologie. Le
journalisme a toujours flirté avec le voyeurisme et le sensationnel. C’est un
écueil de la profession.
Il ne faut pas confondre sens de la controverse et goût de la diffamation.
Un des enjeux du travail de recherche et de journalisme consiste à révéler la
part de la réalité qui est dissimulée. La vérité souvent dérange. C’est
pourquoi il faut adopter une stratégie et une méthode pour toucher
l’interlocuteur et déjouer sa volonté naturelle de dissimulation. Cette méthode
peut être la controverse.